Daniel Jositsch candidat au Conseil fédéral

Le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch (PS) veut briguer la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral. Il a annoncé sa candidature mardi matin aux médias réunis à Zurich. Souvent cité comme papable, il a reconnu que sa démarche était attendue.

Daniel Jositsch a souligné qu'il ne serait disponible comme candidat réel au Conseil fédéral que si le groupe parlementaire socialiste le désigne. © KEYSTONE/ENNIO LEANZA

"Le fait que j'ai de l'intérêt pour le Conseil fédéral n'est un secret pour personne", a ironisé le Zurichois. Après l'annonce de la démission d'Alain Berset, "qui m'a surpris, car je ne m'attendais pas à son départ à la fin de l'année, j'ai réfléchi et discuté avec la direction de la section cantonale ainsi qu'avec des membres du groupe parlementaire à Berne - et je suis parvenu à la conclusion que je souhaite être candidat à la candidature."

"J'ai la volonté et l'envie de collaborer au sein de l'exécutif", a souligné le sénateur, tout en rappelant sa "large expérience professionnelle et sa longue expérience politique". Agé de 58 ans, le professeur de droit pénal à l'Université de Zurich est conseiller aux Etats depuis huit ans. Il avait siégé auparavant au Conseil national durant huit ans également. Il est aussi président de la société des employés de commerce.

Le drame de la succession Sommaruga

Daniel Jositsch a évoqué son "grand respect pour la fonction exigeante" de conseiller fédéral. En novembre dernier, Daniel Jositsch avait déjà annoncé qu'il briguait la succession de Simonetta Sommaruga au gouvernement. Il a toutefois fait marche arrière face à la volonté de son parti de prendre en compte uniquement des candidatures féminines.

Le sénateur avait critiqué, au préalable, cette démarche du PS. "Daniel Jositsch s'est excusé, entretemps, pour ce qu'il a reconnu avoir été une erreur", Andreas Daurù, co-président du PS zurichois. Face aux médias, le principal intéressé a confirmé ces propos, regrettant avoir utilisé à l'époque le terme de "discrimination".

Garantir le second siège socialiste

La direction de sa section cantonale propose sa candidature aux délégués du Parti socialiste zurichois, le 26 octobre. Le politicien a souligné qu'il respecterait leur choix, "quel qu'il soit".

Il en va de même du choix du groupe parlementaire socialiste. "Je ne serai candidat que si le groupe me nomme." Daniel Jositsch a rappelé, en outre, que le siège socialiste vacant risquait d'être contesté. Dans ce contexte-là, "mes chances ne sont pas mauvaises au sein de l'Assemblée fédérale", a-t-il évalué.

"Evidemment, ma qualité de vie sera meilleure si je ne suis pas élu au Conseil fédéral", a plaisanté le Zurichois dans une réponse en français à un journaliste romand, assurant qu'il n'était pas prêt à n'importe quoi pour devenir ministre. "Il y a toujours deux faces de la médaille", a-t-il rappelé.

Un social-libéral influent et loyal au parti

Actif en politique depuis les années 1980, alors mu par la mort de forêts, Daniel Jositsch a assuré qu'il avait, aujourd'hui encore, "la volonté de contribuer à des solutions pour le bien de la Suisse et de ses citoyens". Parmi les chantiers politiques qui le préoccupent, il a cité le pouvoir d'achat, les primes maladie, les assurances sociales, la sécurité en Europe, l'économie chancelante, la place scientifique suisse, les relations bilatérales avec l'UE, la migration et la crise climatique.

Représentant de l'aile sociale-libérale du PS, lieutenant-colonel à l'armée, Daniel Jositsch s'est toujours engagé pour des causes centrales pour le parti, a assuré la conseillère nationale Priska Seiler-Graf, co-présidente du PS zurichois. C'est un politicien "très influent", "de grand format", "généraliste", "honnête", "collégial" et qui dispose de "grandes capacités à trouver des compromis", a-t-elle salué. Et de citer un sondage qui fait de lui le candidat potentiel le plus souhaité par la population.

Interrogée si la direction du PS zurichois pouvait, le cas échéant, proposer aux délégués une seconde candidature, Priska Seiler-Graf a répondu par l'affirmative. La section cantonale pourrait même, théoriquement, proposer deux candidatures zurichoises au groupe parlementaire socialiste aux Chambres fédérales, si elle le trouve pertinent.

ATS
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