Ils demandent à l'Etat fribourgeois d'agir
Une nouvelle manifestation autorisée a eu lieu ce samedi après-midi à la place George-Python en solidarité avec les populations palestiniennes et libanaises.
"Que fait la Suisse? Rien, à part nous faire honte". C'est comme cela qu'a commencé la manifestation en solidarité avec les peuples palestiniens et libanais qui a eu lieu à Fribourg à 14h. Drapeau à la main, les manifestants crient en chœur "Israël criminel, la Suisse complice. Israël criminel, Cassis Complice". S'ils demandent avant tout un cessez-le-feu immédiat, les manifestants dénoncent aussi la passivité du canton de Fribourg et plus généralement de la Suisse.
Sebastien Peiry Folly, membre du collectif Solidarité Palestine Fribourg, s'exprime: "On veut que l'État fribourgeois se positionne en faveur d'associations comme l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). On veut qu'il dénonce le génocide et qu'il montre sa solidarité envers ce peuple". C'est aussi l'avis de Laya (prénom d'emprunt), qui manifeste régulièrement: "Je suis énervée car, comme je suis jeune et étudiante, je n'ai pas d'autres choix que de venir manifester, parler et partager sur les réseaux sociaux. Les personnes qui peuvent prendre des décisions, ce sont les autorités".
Où sont les Fribourgeois?
Si les manifestations ont fait beaucoup de bruit dans les université en mai dernier, ils n'étaient que 300 à se réunir ce samedi. Une décision que Sebastien Peiry Folly peine à comprendre. "Je souhaite une prise de conscience des Suisses. S'attaquer à des enfants et à des femmes, c'est s'attaquer à l'humanité entière. Je suis triste de voir que nous ne sommes pas plus. Pour moi, on devrait être 40'000 à venir soutenir la cause", affirme-t-il.
Pour Layla, il est important que cela change. Elle explique: "C'est dommage, car on crie des choses qui sont logiques pour nous. En fait, on veut surtout les faire entendre aux autres, mais ils ne sont pas là pour écouter. C'est vrai que j'ai grandi avec cette guerre, donc je me sens concernée. Quand on est isolé de la cause, on finit par la rendre silencieuse".
D'après le collectif, une grande partie de la population pense que c'est trop compliqué et ne prend pas le temps de s'intéresser aux conflits. D'autres ont peur de positionner ou d'être montré du doigt. Sebastien raconte: "Au travail, même si plusieurs personnes pensent comme moi, on n'en parle pas. Ce qu'il se passe en Palestine est mis en sourdine comparé au conflit russo-ukrainien".
Après des discours sur la place, un cortège entre la gare et la place George-Python a eu lieu. Le rassemblement s'est produit sans heurts.