"La snus contient l'équivalent en nicotine de 5 cigarettes"

Ces petits sachets de tabac venu de Suède sont très prisés par les jeunes, non sans risque. Eclairage d'une spécialiste.

Enfermés dans des petites boites rondes, les snus se distinguent des cigarettes par l'absence de fumée. © KEYSTONE

Environ 10% des adolescents consomment de la snus actuellement, selon l’Office fédéral de la statistique. Le produit, autorisé en Suisse depuis 2019, mais interdit dans l'Union européenne, sauf en Suède, doit son succès notamment à sa discrétion, puisque les petits sachets de tabac, placés entre la lèvre et la gencive, sont indolores une fois en bouche. De plus, contrairement à la cigarette, ils ne produisent aucune fumée. À vue d'œil donc, impossible de distinguer celui qui en a une de celui qui n'en a pas.

S'il est difficile de les déceler, les conséquences sur la santé, elles, sont bien visibles. "La snus peut contenir l'équivalent en nicotine de 5 cigarettes", explique Véronique Pittet, chargée de prévention au Centre de prévention du tabagisme à Fribourg. "Dès les premiers mois de consommation, on peut avoir un jaunissement des dents ou une rétraction des gencives. Il est possible de développer des cancers au niveau de la bouche, du larynx ou du pancréas. Mais le principal danger, c'est l'addiction."

Nouvelles habitudes

La snus fait partie d'un ensemble de nouveaux moyens de consommation qui profitent de leur jeunesse pour contourner les législations auxquelles la cigarette, par exemple, est soumise. "Avant, les fumeurs ne pouvaient fumer qu'à certains moments, et dans des endroits qui l'autorisent. Maintenant, tout moment est bienvenu. Des personnes vont se caler, par exemple, pendant les cours, avant d'emporter sa puff en soirée et de la fumer durant l'apéro", développe Véronique Pittet. "On craint une épidémie chez les jeunes, avec l'abondance de produits qui semblent moins dangereux que la cigarette classique, mais qui ne l'est pas."

En Suisse, la consommation de cigarette a légèrement baissé en trente ans, passant d'une personne sur trois à une personne sur quatre fumant régulièrement. Cependant, la démocratisation de la fumée que provoquent la snus ou encore les puff peut, selon la chargée de prévention, contribuer à une recrue d'essence de la cigarette traditionnelle.

RadioFr. - Léo Martinetti / Adaptation web: Théo Charrière
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