"Si le délai d'attente augmente, la souffrance augmente"
Dès vendredi, les psychologues formés en psychothérapie seront remboursés par l'assurance de base. Entretien avec Stéphanie Buri.
Jusqu'à présent, il était compliqué de suivre une thérapie remboursée par l'assurance de base. Pour que ce soit le cas, le professionnel devait travailler sous la surveillance d'un psychiatre. Dès le 1er juillet, une ordonnance médicale suffira au patient pour se faire rembourser.
"Aujourd'hui, on a énormément de délais d'attente dans les cabinets médicaux et psychothérapeutiques alors que certains psychologues-psychothérapeutes travaillent de manière indépendante et ne sont pas remboursés par l'assurance de base, mais la complémentaire", explique Stéphanie Buri, psychologue-psychothérapeute. "En étant remboursé par l'assurance de base, les gens vont pouvoir aller chez ces professionnels et bénéficier de leurs services sans avoir besoin d'une complémentaire, ni de payer cash tout de suite après la séance."
Cette réforme vise à répondre aux besoins grandissants de la population en termes de santé psychique. Après deux ans de pandémie, près de 20% de la population suisse souffre dans sa santé mentale. Environ 400'000 personnes sont en attente de soins, faute de trouver des thérapeutes. "C'est vraiment les gens qui sont en souffrance qui viennent chez nous. Ils ont besoin d'avoir un accompagnement qui soit rapide. Plus le délai d'attente augmente, plus la souffrance augmente. Une personne en souffrance qui n'est pas prise en charge rapidement verra sa situation personnelle empirer. On risque alors une hospitalisation, ce qui engendre aussi énormément de coûts", résume Stéphanie Buri.
Les associations de psychologues et les hôpitaux de Suisse ont trouvé un accord tarifaire avec la moitié des assurances. Les cantons doivent se prononcer sur son application.
