Thérèse Meyer-Kaelin: "il ne faut pas attendre le drame"
Pour la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, les associations Zonte Fribourg et Soroptimist se mobilisaient à Fribourg.
La Télé: D'après l'ONU, dans le monde, une femme est tuée par un proche toutes les 10 minutes. En Suisse en 2024, on compte 18 féminicides. En moyenne, il y en a 20 chaque année. Thérèse Meyer-Kaelin, vous êtes membres de l'association Zonta Fribourg et organisatrice de la mobilisation ce soir devant l'Hôtel cantonal. Comment expliquer que ce chiffre reste constant?
Thérèse Meyer-Kaelin: Il y a un manque de prévention. Il faut dire aux femmes qui se sentent en difficulté de prendre le réflexe de demander. Il ne faut pas attendre qu'un drame arrive. À l'instant où de la violence est constatée dans le couple, elles doivent se tourner vers les associations.
Est-ce que des progrès ont déjà été faits grâce à la sensibilisation ou faut-il encore l'améliorer?
Il y a une libération de la parole. Davantage de personnes avouent être victime de violence. La police et les tribunaux ont plus à cœur qu'il y a dix ans de prendre au sérieux ces plaintes-là. La prévention sert à donner de la valeur à la plainte, pour que la personne en charge en comprenne l'importance. La victime doit entendre qu'elle est prise au sérieux et qu'elle sera aidée.
Jusqu'au 10 décembre, une campagne de prévention est visible dans les rues de la ville de Fribourg. Elle permet notamment d'évaluer la santé de sa relation en scannant un QR code. À qui est-elle detinée?
Elle est pour tout un chacun. Évidemment que les victimes sont concernées, mais cela peut aussi intéresser une personne de l'entourage. Il peut s'agir de membre de la famille ou du voisinage qui remarque qu'une personne ne va pas bien. Une fois la campagne suivie, il sera plus facile de renseigner cette personne. En outre, des liens vers les associations dédiées sont présentées pour orienter les victimes.
Il existe plusieurs associations qui défendent une cause similaire dans le canton de Fribourg. Arrivent-elles à s'intégrer au programme de prévention?
Oui. Ce genre de journée comme celle d'aujourd'hui permettent aux associations encore peu connues de se présenter. Cela afin de se faire connaitre, et permettre d'orienter les victimes vers l'aide la plus adéquate.