Géothermie: Fribourg s'intéresse au développement du Jura
Des travaux de forages débutés la semaine dernière dans le Jura ont été contestés par un groupe anti-géothermie. À Fribourg, on mise dessus.
Du côté du projet fribourgeois le plus avancé dans le domaine, nommé Géothermie Préalpes et piloté par l'entreprise Gruyère Énergie, on ne commente pas la protestation. Il faut savoir que les deux cas sont complètement différents. En effet, en Gruyère, on cherche une source d'eau à près de quatre kilomètres de profondeur, alors que dans le Jura, on fractionne artificiellement le réseau d'eau. Les risques de tremblement de terre sont donc plus conséquents et plus importants dans ce dernier cas.
Une réussite du projet jurassien serait, cependant, favorable au projet gruérien, car le domaine est si peu connu que chaque avancée est intéressante pour tous les projets de géothermie du pays. "Que ce soit dans la technologie que nous utilisons ou celle qui sera utilisée dans le Jura, on espère qu'il y aura du succès, car on se doit d'explorer cette ressource à fort potentiel pour le bien public", explique Patrick Sudan, directeur de Géothermie Préalpes.
Le canton en accord
Le son de cloche est similaire du côté du Service cantonal de l'énergie (SdE). Celui-ci estime que la réussite d'un tel projet pourrait donner envie à d'autres développeurs de se lancer. "Peut-être qu'un jour, ce sera plus facile, car on connaîtra mieux la technologie de forage à grande profondeur. Pour le réaliser, il nous faut surtout des grandes quantités d'eau chaude", commente Serge Boschung, chef du SdE.
Se lancer n'est néanmoins pas si simple, notamment sur le plan financier. La Confédération finance pour l'instant 60 % des coûts des projets de géothermie, bien que les risques d'échecs restent trop grands selon certains, comme le groupe gpfr SA. La société créée par le Groupe E et le canton a mis son projet de géothermie à Fribourg en stand-by. Pour Serge Boschung, un engagement plus important de la Confédération pourrait débloquer d'autres projets.
De son côté, Gruyère Énergie et sa société sont en pleine analyse de données de leur campagne sismique de l'automne dernier. Avec les résultats, une seconde campagne sera menée de manière plus pointue et plus ciblée, avant de lancer un potentiel forage exploratoire. Plus d'informations sur leur avancée seront données au mois d'octobre prochain.
