"Je ne sais pas si je reprendrai la compétition"
La skieuse fribourgeoise Noémie Kolly doit affronter une grave blessure au genou gauche après une chute. Elle se confie un mois après son opération.
Noémie Kolly a subi une lourde chute lors d'un entraînement de Super-G aux États-Unis. "J'ai fait quand même une grosse chute, donc un peu en état de choc. J'avais aussi le visage qui était pas mal râpé, j'avais un œil au beurre noir. Mais physiquement, je me sentais assez bien, donc je ne pensais pas avoir une aussi grosse blessure ", confie-t-elle.
De retour en Suisse, le verdict tombe : déchirure du ligament croisé antérieur et du ligament latéral externe du genou gauche. Noémie Kolly doit subir une importante opération et faire face à de longs mois de convalescence. "Ça m'a fait mal, surtout cette année-là", déplore-t-elle.
Après s'être totalement remise de précédentes blessures au dos et au genou, la skieuse s'était préparée intensivement pour cette nouvelle saison. " J'ai fait une très bonne préparation. Je n'avais aucun pépin physique. J'ai pu enchaîner les manches. J'ai pu vraiment m'adapter à mon nouveau matériel. Tout allait bien. J'avais des bons chronos. Je me sentais prête pour cette saison", explique-t-elle avec enthousiasme.
Un long chemin vers la rééducation
Ne pas pouvoir démarrer la compétition est un véritable coup dur. "C'est vrai que de ne même pas pouvoir commencer, de ne même pas pouvoir me prouver à moi-même que j'avais ma place et que je pouvais faire des bons résultats, ça s'est passé un peu trop vite à mon goût."
Maintenant, la sportive doit s'armer de patience pour pouvoir rechausser les skis. "Au début, c'est toujours compliqué parce que j'ai perdu énormément de muscles. J'ai une jambe toute fine et il faut reprendre la base. Je fais des micro-squats, des micro-fentes. Je commence à pouvoir reprendre, mais c'est vrai que ce sont des petits exercices que je n'avais pas l'habitude de faire", décrit-elle. "Pas de douleur, c'est juste que ça bloque parce que je n'arrive pas encore à le plier comme il faut toute seule -
Le doute sur la suite de sa carrière
Si physiquement la sportive progresse, mentalement le défi est tout autre. Après autant de chutes, une peur s'installe. " Difficile de savoir si je voudrai reprendre la compétition. Pour l'instant, c'est trop tôt. Je verrai bien quand je remettrai les skis. De toute façon, j'ai envie de remettre les skis ", confie-t-elle.
"On verra bien aussi la motivation, si j'ai envie encore de prendre des risques. Parce que c'est un sport à risque, donc c'est clair qu'on sait que les blessures, ça fait partie du jeu. Mais là, quand ça fait trois opérations, c'est vrai que ça fait beaucoup."