Deux services sociaux chahutés par le Covid

A cause de la pandémie, les travailleurs sociaux ont dû profondément adapter leurs prises en charge. Exemples à REPER et Caritas Fribourg.

Comme à REPER, les collaborateurs de Caritas ont dû profondément modifier leur prise en charge, comme l'explique Anne-Pascale Collaud, Responsable de la Consultation sociale chez Caritas Fribourg. © Fred Jonin / Frapp

La plateforme d'échange "1Toitàtoi" (article du 1er février 2022) souhaite sensibiliser les politiques et la population fribourgeoise sur l'impact de la pandémie pour les personnes les plus démunies, à travers divers témoignages en collaboration avec le média Frapp.ch. Après Cédric Fazan, Directeur du Tremplin (article du 8 février 2022), et Pascal Krattinger, Responsable du Service du logement à l'Etat de Fribourg, (article du 15 février 2022), la parole est donnée à Anne-Pascale Collaud, Responsable de la Consultation sociale chez Caritas Fribourg, et à Adrien Oesch, Responsable du Secteur Rue & Réalisation de l’Association REPER.

Le secteur Rue & Réalisations de l’association REPER déploie son action auprès des adolescent.e.s et des jeunes adultes de 12 à 30 ans. Il comporte deux pôles, une permanence éducative d’accueil, et le travail social de rue. Dans les deux cas, l’objectif est de créer une relation de confiance avec son public cible, afin de favoriser l’expression des besoins. Des accompagnements socioéducatifs sont ensuite proposés aux jeunes pour les soutenir dans leurs différentes démarches.

Le semi-confinement intervenu lors des premiers mois de la pandémie de Covid-19 a fortement impacté les activités du secteur Rue & Réalisations. Adrien Oesch explique comment le Covid a modifié son travail. D’un côté, la permanence éducative d’accueil doit fermer ses portes, et de l’autre, le travail social de rue se questionne : doit-on maintenir la présence sur l’espace public au mépris de l’interdiction de s’y réunir ? La question est laissée à la libre appréciation de chaque professionnel social, et la plupart tranche pour le maintien d’une présence dans l’espace public, tout en veillant à ne pas provoquer ou renforcer des regroupements.

Toutefois, la majorité des jeunes respecte les mots d’ordre des autorités et ne sort plus. Dès lors, comment rentrer ou rester en contact avec cette partie du public cible de REPER ? Les professionnels prennent l’initiative de contacter régulièrement celles et ceux qu’ils accompagnent déjà, ou avec qui un numéro de téléphone a été échangé. Mais comment rentrer en relation avec les autres ?

Comme à REPER, les collaborateurs de Caritas ont dû profondément modifier leur prise en charge, comme l'explique Anne-Pascale Collaud, Responsable de la Consultation sociale chez Caritas Fribourg.

La crise génératrice de projets

Si la pandémie de Covid-19 a contraints l’Association REPER à mettre entre parenthèse ou réduire certaines de ses offres, cette période a aussi fait naître certaines opportunités. Ainsi, le temps libéré par la fermeture de la permanence éducative d’accueil a permis dès le mois d’avril de lancer « PermaFries, un potager dans le jardin de la maison mère de REPER selon les principes de la permaculture. Plusieurs jeunes y ont été rapidement intégrés, par groupes de deux. Ce projet est toujours en cours à l’heure actuelle, et s’est même agrandi.

Des permanences à distance ont également été mises sur pied pour les jeunes fréquentant la permanence éducative d’accueil, offrant la possibilité de les rencontrer sous un autre éclairage, depuis leur foyer, avec parfois la participation de leurs parents. Parents auparavant peu atteignables dans notre travail avec les jeunes : une belle opportunité !

Membres de l'association "1Toitàtoi"