40 ans de l'affaire Grégory: l'instruction
Collaborer avec les enquêteurs et garder la tête froide devant les médias. Les leçons que la justice tire du cold case français. Ici aussi!
C’est l’une des affaires criminelles les plus marquantes du 20ème siècle. Quand le 16 octobre 1984, un petit garçon prénommé Grégory est enlevé devant chez lui puis découvert mort dans la Vologne, c’est la consternation. Et très vite, l’emballement médiatique.
Il faut dire que le dossier a tout pour faire la une des quotidiens: ce jeune couple parental éploré, dont tout le monde enviait jusqu’ici l’insolente réussite, ce mystérieux corbeau qui harcèle les proches de l’enfant depuis des années, par lettres et appels téléphoniques interposés, cette famille vosgienne tentaculaire rongée de secrets et de rivalités.
Un juge trop bavard
C’est à un juge inexpérimenté qu’on confie d’abord l’instruction. Jean-Michel Lambert, dit le Petit Juge. Il se rêve écrivain, mais en attendant, il navigue à vue, sous influence et avec une fâcheuse tendance à parler un peu trop à la presse. Comme quand il révèle la teneur d’un témoignage clé. Celui d’une ado de 15 ans qui met en cause son beau-frère avant de se rétracter.
Il croira ensuite mordicus à la culpabilité de Christine Villemin, la propre mère de l’enfant…Elle sera ensuite relaxée pour « absence totale de charges ». Mais lui n'en démordra pas: la coupable c'est elle ! D’autres magistrats prendront le relais dans cette interminable saga médiatico-judiciaire, avec plus de rigueur, mais toujours sans résultat probant. À ce jour, le dossier est toujours ouvert!
Cette affaire a forcément fasciné Raphaël Bourquin, procureur général adjoint du canton de Fribourg. Son quotidien, c’est la recherche de vérité, en collaboration avec les services de police. Quels sont les moyens dont il dispose pour accomplir sa mission? Et qu'est-ce qui a vraiment changé depuis les années 80 et le « fait divers du siècle »?
Réponses dans le quatrième et dernier épisode de notre podcast sur les 40 ans de l’affaire Grégory.