8 ans de prison requis contre l'ex-boursier de Belfaux
C'est la peine demandée lundi par le Ministère public contre l'ancien trésorier. La défense, elle, en demande 4,5 ans.
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Accusé d'avoir détourné 5,85 millions de francs des fonds de la commune de Belfaux entre 2005 et 2019, le Fribourgeois de 52 ans était pleinement conscient de ce qu'il faisait et a profité de ses rapports de confiance avec les trois syndics successifs pour ses propres intérêts. Ce sont les mots prononcés lundi par la procureure générale adjointe Alessia Chocomeli-Lisibach aux deuxième et dernier jour d'audience, auquel RadioFr. a pu assister à la suite d'une place qui s'est libérée.
"Le prévenu a agi durant près de 20 ans comme le petit roi de la commune qui tirait les ficelles dans l'ombre pour son propre avantage", a résumé notamment la procureure générale adjointe.
Commune pointée du doigt
Un argumentaire qui a été jugé excessif par les avocats de la défense, qui n'ont, toutefois, pas remis en cause la culpabilité de l'ancien caissier communal. "On parle de gymnastique comptable, de manigances intellectuelles et criminelles hors pair, alors que ces détournements ont été possibles parce que c'était en réalité très simple de le faire et que personne n'a fait correctement son travail au sein de l'administration communale".
Selon André Clerc, l'avocat de l'ancien caissier belfagien, l'acte d'accusation est donc incomplet: le Conseil communal alors en place a été laxiste et négligent, estime-t-il. " Il manque du monde sur le banc des accusés et le système de milice n'est en tout cas pas une excuse", a-t-il ajouté. A cet égard, il demande une peine réduite à 4,5 ans de prison.
Verdict fin mars
Pour le Ministère public, cet argument n'a pas sa place ici dans le cadre de ce procès. "Cela n'excuse en rien les agissement du prévenu", estime Alessia Chocomeli-Lisibach. De son côté, en détention depuis fin août 2019, le prévenu est resté de marbre devant les accusations émises à son encontre en prenant brièvement la parole en fin d'audience pour faire amende honorable.
Pour rappel, il doit répondre d’abus de confiance, d'escroquerie par métier, de gestion déloyale, de gestion déloyale des intérêts publics, de faux dans les titres et de blanchiment d’argent. Le verdict est attendu le 30 mars.