Des brasseries peinent à se refaire une santé

Des entreprises fribourgeoises peinent pour certaines à se remettre du Covid. La guerre en Ukraine ne leur fait pas non plus de bien.

Malgré le Covid et les impacts de la guerre en Ukraine, le Fou du Roi s'est agrandi à Pringy. © Le Fou du Roi

Le canton de Fribourg compte plusieurs dizaines de passionnés qui se sont lancés dans le brassage il y a quelques années. Tous ont dû faire face à la pandémie de coronavirus qui a impacté leurs affaires, positivement ou négativement.

Du côté de la brasserie des Celtes, basée à Gurmels, dans le district du Lac, ce sont les annulations d’événements qui ont considérablement impacté la production, "car nous faisons beaucoup de vente au verre", nous a expliqué Raphaël Pauchard, le fondateur de l’entreprise. "Les affaires reprennent gentiment", assure toutefois celui qui brasse avec son épouse entre 2000 et 4000 litres par an.

A Pringy, en Gruyère, le Fou du Roi a aussi été impacté par le Covid. "Nous brassons deux fois moins de quantité qu’avant la crise, car les restaurateurs étaient nos principaux clients. Avec leurs fermetures temporaires, nos bons de commandes étaient presque vides", explique sa cheffe Marie Trunz. Résultat, ce sont aujourd’hui 1000 litres de bières qui sont brassés chaque semaine dans leur nouveau local, ouvert en octobre dernier, malgré les incertitudes. "Lors de la crise sanitaire, on s’est beaucoup posés de questions, pour savoir s’il fallait continuer l’aventure ou l’arrêter. Et finalement, on aime ce qu’on fait, alors on a décidé de tenter le tout pour le tout en voyant plus grand", poursuit-elle.

Boom des commandes

"Le Covid a poussé les clients à se tourner vers le local", explique David Oberson, fondateur de la Brasserie des Ecureuils, à Siviriez. "Les clients qui sont arrivés pendant cette période, sont encore là aujourd’hui." Pour cet habitant de la Glâne, la crise sanitaire a donc permis de booster ses affaires. "Aujourd’hui, la demande est plus forte que l’offre", ajoute-t-il. Car ce passionné brasse depuis 2013 dans le sous-sol de sa maison, où deux cuves de 60 litres chacune lui permettent de faire ses mélanges. "Cela doit rester une passion", conclut-il lorsqu’on lui demande s’il souhaite voir plus grand et se professionnaliser.

Reportage à la Brasserie des Ecureuils:

A Marly, la crise sanitaire qui a traversé le monde ces deux dernières années n’a pas fait de cadeaux à la Mécanique des Fluides. "Finalement, la crise sanitaire qui perdure avec son lot de restrictions et les incertitudes quant à la réouverture des bars et des restaurants, auront eu raison de nous. La Mécanique des Fluides ferme définitivement ses portes au printemps 2021", pouvait-on lire sur sa page Facebook.

La guerre en Ukraine

Après le Covid, les brasseries fribourgeoises ont également dû faire face aux répercussions de la guerre en Ukraine, qui sévit depuis février 2022.

Le conflit impact les coûts des énergies, qui prennent l’ascenseur et cela se ressent sur les coûts de production. Par exemple, les bouteilles. "On ne produit plus de verre brun en Suisse romande, qui est nécessaire à la conservation des bières. Les fournisseurs se fournissent en Europe. Et le prix de la bouteille a drastiquement augmenté depuis la guerre en Ukraine. Idem pour les coûts de cartonnage, qui ont augmenté", énumère Marie Trunz, de la Brasserie du Fou du Roi. L’entreprise limite toutefois la casse, grâce au malt qu’elle utilise et qui provient majoritairement du canton de Vaud.

La fabrication des bières coûte aussi plus cher, à cause de la hausse des prix de l’énergie. Mais pas de répercussion sur les consommateurs pour l’instant, car le Fou du Roi a décidé d’absorber ces coûts, avant de faire de nouveaux calculs pour l’année à venir.

RadioFr. - Lauriane Schott
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