A Payerne, on tire à l'ancienne

La Société des tireurs de Payerne tient au folklore des cibles manuelles, manipulées par les cibarres depuis leur tranchée.

George, la mascotte des cibarres, accompagnent les hommes de l'ombre dans leur importante tâche. © Frapp
George, la mascotte des cibarres, accompagnent les hommes de l'ombre dans leur importante tâche. © Frapp
George, la mascotte des cibarres, accompagnent les hommes de l'ombre dans leur importante tâche. © Frapp
George, la mascotte des cibarres, accompagnent les hommes de l'ombre dans leur importante tâche. © Frapp
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Ce samedi, la plus grande Abbaye du canton de Vaud a procédé à la 288ᵉ édition de son tir de société au stand du Vernex. À l'heure des cibles Polytronic, qui indiquent instantanément la valeur de son coup et sa position en cible au tireur, la société payernoise reste fidèle à ses traditions en préservant son marquage manuel à l'ancienne.

À 300 mètres des salles du stand payernois, les cibarres s'activent dans une tranchée au rythme du ballet des 17 cibles qui montent et qui descendent. Après chaque coup, le cibarre observe l'impact, puis signale à l'aide de palettes colorées fixées au bout de longs manches en bois la position et la valeur du coup. Puis il "bletz" la perforation de la cible, c'est-à-dire qu'il masque le trou par un petit autocollant afin d'éviter toute confusion lors des tirs suivants. Ce rituel se répète tout au long des douze minutes allouées au tireur pour écouler ses balles.

Le suspens avant le résultat

"Il y a beaucoup de tireurs qui ne savent même pas lire la cible", explique Rémy Lutzelschwab, responsable des cibarres au stand de tir de Payerne. Le rôle du secrétaire, chargé de lire et d'interpréter les points pour permettre au tireur d'ajuster son tir, devient alors indispensable. Ce délai entre le tir et l’annonce du résultat crée un certain suspens, une émotion que les cibles électroniques ne peuvent reproduire. Cependant, le marquage manuel peut parfois susciter des débats passionnés, car à la différence des ordinateurs, l'erreur reste humaine. 

Les Payernois tiennent ardemment à cette tradition folklorique, mais il devient difficile de recruter de nouveaux cibarres. De moins en moins de personnes apprennent cet art du marquage. "C'est toujours un peu compliqué de trouver des cibarres qui savent déjà marquer. Après les nouveaux, on les prend, c'est avec grand plaisir qu'on les forme, mais c'est vrai que ce n'est pas facile à trouver", déplore Rémy Lutzelschwab. Les responsables du Tirage espèrent néanmoins pouvoir transmettre ce savoir-faire pour que la tradition perdure.

Frapp - Amélie Bourquin
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