Arnaque au faux policier: "Elle m'a pris tout mon argent"

Une vague grandissante d’escroqueries téléphoniques cible particulièrement les personnes âgées dans la région de Fribourg. Témoignage et conseils.

Le 14 janvier dernier, la vie d’une dame de 83 ans a brusquement changé lorsqu’une inconnue est venue frapper à sa porte. "J’ai ouvert, je ne savais pas qui elle était. C’est là qu’elle est rentrée et qu’elle m’a pris tout mon argent", rapporte la victime, encore sous le choc. 

Quelques instants plus tôt, un prétendu policier de Bulle l’avait appelée pour lui poser des questions. "J’ai dit que je n'avais rien à faire avec la police", poursuit-elle. À force d’insistance, le faux agent lui a annoncé qu'une personne passerait retirer de l'argent à son domicile. "Il m'appelait tout le temps. J'ai eu peur. J'ai peur tout le temps maintenant."

Les malfaiteurs s’en sont pris à neuf personnes, le plus souvent des citoyens âgés, dans la région. Le préjudice est lourd: 70'000 francs depuis le début de l'année, a rapporté la police cantonale. Les forces de l'ordre observent une forte augmentation des cas, et ont décidé de renforcer la prévention.

Méthode bien rodée

Parfois, les escrocs emportent une somme en liquide, mais plus souvent encore, ils subtilisent la carte bancaire de leur victime. Ils utilisent ensuite toujours le même mode opératoire: un appel téléphonique insiste sur une prétendue transaction frauduleuse ou un incident grave, puis un complice, déjà sur place, se présente à la porte. Pendant que la cible est maintenue en ligne, elle se retrouve face à l’individu qui réclame la carte ou l’argent en mains propres.

Les escrocs comptent sur la surprise et la panique pour agir rapidement. Une fois la confiance ou la crainte instaurée, ils en profitent pour dérober l’argent ou la carte, puis disparaître.

Certains secteurs plus exposés

La région francophone du canton est touchée en priorité, notamment le district de la Gruyère. Des policiers recommandent de "se méfier quand on nous parle de transactions bancaires, d’accidents ou de choses choquantes", explique Pierre Lötscher, chef adjoint de la Brigade financière. L’objectif est de faire naître un sentiment d’urgence pour empêcher la victime de raccrocher et d’agir posément.

En cas de doute, les forces de l’ordre invitent à appeler directement la centrale de la police ou sa banque, plutôt que de se fier aveuglément à la personne au téléphone. "Si un policier frappe à votre porte, il ne faut pas hésiter à lui demander de montrer son badge", avise le responsable. En reprenant la main sur la situation, on peut éviter un vol ou limiter les dégâts.

Les bons réflexes pour se protéger

Si un appel vous semble suspect, raccrochez et vérifiez les informations par des canaux officiels. Ne remettez jamais votre argent ou vos cartes bancaires à une personne inconnue. Prenez le temps de confirmer toute urgence annoncée, surtout si votre interlocuteur vous met la pression. Les vraies autorités ne menacent pas et n'insisteront pas à l’excès.

Parlez de ces tentatives d’escroquerie autour de vous. Les proches et voisins peuvent apporter un soutien aux personnes plus vulnérables et aider à démasquer ces voleurs. Restez attentifs et signalez tout comportement douteux à la police. Plus l’information circule, plus il devient difficile pour les criminels d’atteindre leurs objectifs.

RadioFr. - Océane Page
1 commentaire
Chiuminatti laora
28 février 2025 à 11:55
ces personnes âgées ne lisent pas La Liberté - n écoutent pas la Radio - ne regardent pas le TJ !!!!! J HALLUCINE depuis des mois que cela durent .... ils restent enfermés chez eux et se font livrer à domicile leurs courses ......pffff incompréhensible
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