Multiples appels à quitter le Liban

Après Washington et Londres, Paris a appelé dimanche ses ressortissants à quitter le Liban, après l'escalade de violences entre le Hezbollah et Israël.

De la fumée noire était visible dans le ciel libanais après une frappe menée sur une zone proche de la frontière avec Israël. © KEYSTONE/AP/Leo Correa

Ces dernières heures, une attaque au couteau a fait deux morts dont une femme près de Tel-Aviv, et le Hezbollah libanais a tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël dont la majorité ont été interceptées par le système anti-aérien israélien.

L'Iran, le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de la mort mercredi du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. Quelques heures plus tôt, mardi soir, Israël a revendiqué une frappe qui a tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Israël n'a pas commenté l'attaque contre Ismaïl Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a provoqué une guerre dévastatrice à Gaza.

"Châtiment sévère"

Après la mort de Haniyeh et Chokr, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a menacé Israël d'un "châtiment sévère", le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a évoqué une "bataille ouverte sur tous les fronts" et le Hamas et les rebelles yéménites houthis ont menacé d'y riposter.

En face, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif". Les Etats-Unis ont annoncé vendredi le déploiement au Proche-Orient de davantage de navires de guerre et d'avions de combat pour protéger leurs troupes et leur allié israélien.

"Dès que possible"

Face aux craintes d'un embrasement, la Suède, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Jordanie ont appelé ces dernières 24 heures leurs ressortissants à quitter le Liban. La France a invité ses ressortissants à quitter le Liban "dès que possible", et ceux résidant en Iran à "quitter temporairement le pays".

Après avoir demandé dès fin juin à ses ressortissants de quitter le Liban, le Canada les a appelés samedi à "éviter tout voyage en Israël". Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec Beyrouth, dont l'allemande Lufthansa, et sa filiale Swiss, jusqu'au 12 août.

Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu'à mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations dès lundi. Qatar Airways va annuler ses vols de nuit vers Beyrouth jusqu'à lundi. Lufthansa, dont Swiss fait partie, a aussi suspendu ses vols vers Tel-Aviv jusqu'au 8 août.

"Prêts à tout scénario"

La guerre à Gaza a entraîné l'ouverture l'année dernière de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l'Iran appelle "l'axe de la résistance" face à Israël.

Samedi, le Hezbollah a affirmé avoir pour la première fois ciblé la ville de Beit Hillel dans le nord d'Israël avec des dizaines de roquettes et l'armée israélienne a riposté par des frappes dans le sud du Liban, des échanges quasi-quotidiens à la frontière israélo-libanaise depuis le 8 octobre.

Le même jour, le chef du commandement du front intérieur en Israël, Rafi Gilo, a affirmé que l'armée était "déterminée à poursuivre le combat jusqu'à ce que nous changions fondamentalement la situation sécuritaire dans le nord". "Nous sommes prêts à tout scénario et à toute réponse", a-t-il dit selon un communiqué.

Près de Tel-Aviv, dans la banlieue de Holon, une "attaque terroriste" au couteau menée selon la police par un habitant de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, a tué une femme de 66 ans et un homme d'environ 80 ans. L'assaillant a été "neutralisé" selon la même source.

ATS
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