Pas de répit entre Israël et l'Iran

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest. Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Après la série de frappes sur l'Iran depuis vendredi, l'Iran a riposté avec des missiles et des drones. © KEYSTONE/EPA/ABEDIN TAHERKENAREH

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le premier ministre Benyamin Netanyahou a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées et détruit des immeubles.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé le ministère de la santé. Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts, selon la télévision.

Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des communications. Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel, tandis que des badauds, "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

Alertes en Israël

Pour protéger la population, le gouvernement iranien a décidé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris dès dimanche soir.

En Israël, les sirènes ont retenti dans l'après-midi puis dans la soirée et la population a été appelée à descendre dans les abris, à l'approche de nouvelles attaques de missiles iraniens. A Jérusalem, des journalistes de l'AFP ont vu passer dimanche soir au moins une dizaine de missiles dans le ciel noir, avant d'entendre au loin de violentes explosions.

Plusieurs zones ont été touchées, selon l'armée, tandis que les pompiers ont fait état d'un immeuble d'habitation frappé sur la côte méditerranéenne. Huit personnes ont été blessées, dont une femme de 72 ans, selon les secours.

Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a publié des images d'équipes de secours déployées dans la ville côtière d'Haïfa, dans le nord d'Israël, montrant plusieurs voitures en feu et un immeuble d'habitation dont la façade a été arrachée par une explosion.

Les attaques iraniennes ont fait dix morts et plus de 200 blessés dans le pays depuis samedi soir, selon les secours et la police, 13 morts au total et 380 blessés depuis vendredi.

A 2300 kilomètres d'Israël

Israël a lancé vendredi cette attaque d'une ampleur sans précédent avec l'objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

L'Iran a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, la troisième ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2300 kilomètres d'Israël. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

L'armée israélienne a également annoncé avoir commencé à frapper "des dizaines" d'installations de missiles sol-sol dans l'ouest de l'Iran.

M. Netanyahou a déclaré sur la chaîne américaine télévisée Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran. Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

Encore un chef tué

L'Iran a de son côté annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des gardiens de la révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces étaient fermés dimanche tandis que de longues files de voitures se dirigeaient vers les sorties de Téhéran.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".

ATS
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