Le Service de l'enfance croule sous les demandes

Le Service de l’enfance et de la jeunesse du canton de Fribourg fait face à une importante charge de travail. Reportage.

Emilie Roulin travaille au SEJ depuis 11 ans. © RadioFr.

Chaque lundi débute de la même façon pour cette équipe d'intervenants en protection de l'enfant du Service de l'enfance et de la jeunesse du canton de Fribourg (SEJ). Les employés arrivent avec leur pile de dossiers sous le bras et évoquent, à tour de rôle, les dossiers qui les ont occupés durant la semaine précédente. "Je fais partie de l'équipe de permanence du service. On a contact avec des parents, des professionnels de la santé, la police qui nous évoque des difficultés avec des enfants, explique Emilie Roulin, intervenante en protection de l'enfant depuis 11 ans au sein de l'établissement. On est là pour aiguiller les gens, les conseiller, voire les rencontrer." Difficultés éducatives, séparations conflictuelles ou encore cas de maltraitance, les affaires sont multiples et variées. "On ne manque pas de travail,"

Plus de moyens demandés

Les intervenants en protection de l’enfant suivent chacun, en moyenne, environ 80 dossiers, alertait cet automne le personnel du SEJ. Avec l'appui du Syndicat des services publics (SSP), il avait décidé de saisir l’organe de conciliation et d’arbitrage en matière de conflits collectifs de l’Etat de Fribourg pour demander de meilleures conditions de travail. "Il y a parfois ce côté frustrant de ne pas pouvoir en faire plus. On aimerait bien avoir plus de temps, glisse Emilie Roulin. Il en va de la qualité de l'accompagnement qu'on peut ensuite fournir aux enfants et aux familles."

Le SEJ vit une situation ambiguë. Entre 2012 et 2021, près de 21 équivalents-plein-temps supplémentaires lui ont été accordé; ce qui fait proportionnellement de lui le service qui a le plus grandi au sein de l’Etat de Fribourg. Pour le budget 2023, sur les 4 équivalents plein-temps accordés à la Direction de la santé et des affaires sociales, 2,5 sont allés au SEJ. Pourtant, le service reste sous-doté. "C'est lié à l'évolution démographique, estime Emilie Roulin. Je crois aussi que les situations des personnes deviennent de plus en plus complexes, ce qui demande plus de temps et d'investissement de notre part."

RadioFr. - Mehdi Piccand
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