UDC: non à la 13e rente AVS, oui à 66 ans
Réunis samedi à Bürglen (UR), les délégués de l'UDC ont donné leurs mots d'ordre pour les votations fédérales du 3 mars. C'est non à une 13e rente AVS, mais oui à l'initiative des Jeunes PLR pour relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans et plus.
La discussion sur les rentes a été nourrie et a mis aux prises plusieurs avis divergents parmi les quelque 350 délégués présents, notamment sur l'initiative des jeunes PLR. Le texte demande un relèvement de l'âge de la retraite à 66 ans pour tous, puis de lier la hausse à l'espérance de vie.
Le conseiller national UDC Thomas de Courten (BL) a dit rejeter ce texte qu'il considère trop rigide. Un professeur vit plus longtemps qu'un menuisier, a-t-il illustré. Plusieurs personnes ont également relevé que les problèmes de financement de l'AVS pourraient être résolus si la Confédération dépensait moins pour les réfugiés et l'aide au développement.
Mais pour Nicole Roth, présidente des Jeunes UDC de Bâle-Campagne, le système de retraite actuel est obsolète. "Si nous n'agissons pas, l'AVS court à la faillite". L'initiative sur les rentes pourrait être un début de solution. L'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher s'est aussi levé pour soutenir le texte.
Au final, les délégués ont approuvé cette initiative par 216 voix contre 102 et 2 abstentions. Ils ont suivi l'avis de la présidence du parti qui avait donné son mot d'ordre par 31 voix pour et 24 contre.
Non à une 13e rente
En revanche, l'initiative des syndicats pour une 13e rente n'a eu aucune chance. Les délégués l'ont rejetée par 301 voix contre 34 et 13 abstentions. Ils la jugent trop coûteuse. La facture se monterait à 5 milliards de francs par an. La trentaine de voix en faveur du projet sont venues des sections romandes et du Tessin.
Parmi la douzaine d'orateurs qui se sont exprimés, seul le conseiller national valaisan Jean-Luc Addor a défendu le projet. "Nous sommes le parti du peuple", a-t-il déclaré, ajoutant que la gauche n'a pas le monopole pour défendre le pouvoir d'achat. Les rentiers ont droit à une rente qui leur permette de vivre dignement, nous leur devons ça, a-t-il plaidé.
Parmelin et Rösti contre
Mais le camp du non était bien relayé. Les deux conseillers fédéraux UDC ont plaidé contre cette initiative. Guy Parmelin a souligné que si la Confédération devait payer plus pour l'AVS, il faudrait économiser ailleurs. Voter non, c'est voter dans l'intérêt de la classe moyenne et des seniors, a renchéri Albert Rösti.
Daniel Lampart, économiste en chef de l'Union syndicale suisse (USS) invité pour défendre le projet, a rappelé en vain que les problèmes de pouvoir d'achat touchent pour la première fois aussi la classe moyenne. Ces gens attendent que la politique "fasse quelque chose pour eux".
Bien que le score samedi à Bürglen soit sans appel, l'UDC est divisée sur cet objet de votation. La section tessinoise a décidé de laisser la liberté de vote, tout comme celle du Valais romand. La section genevoise a décidé de soutenir l'initiative des syndicats. Et selon le dernier sondage SSR, le texte séduit plus de 60% des électeurs UDC.
Suisse-UE
Les relations de la Suisse avec l'UE ont constitué l'autre point fort de l'assemblée. La base a adopté par acclamation la "Résolution pour la défense de notre liberté et des droits du peuple - Non au traité de soumission à l'UE".
Le président sortant Marco Chiesa a vivement critiqué un rattachement institutionnel de la Suisse à l'UE. Le nouveau mandat de négociation décidé par le Conseil fédéral après l'échec de l'accord-cadre est de "la poudre aux yeux", "du vieux vin dans des nouveaux fûts".
Avec un tel rattachement institutionnel, la Suisse devrait "enterrer son indépendance et sa démocratie directe", a-t-il poursuivi. Quant à l'immigration, elle continuerait d'augmenter.
La conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher a poursuivi dans la même veine. La Suisse risque la "soumission" et le paiement d'un tribut". L'entrepreneuse rejette l'argument selon lequel l'économie suisse serait désavantagée sans accord avec l'UE. Selon elle, la Suisse sait mieux que l'UE où se situent ses problèmes.