L'impunité des ultras divise à Berne

La lutte déterminée contre les débordements violents des ultras dans et autour des stades de football en Suisse n'est pas pour demain.

Les supporters ultras valaisans lancent des engins pyrothechinique dans l'enceinte du stade et sur des policiers vaudois a la fin du match retour du barrage de promotion en Super League et de relegation en Challenge League de football entre le FC Stade Lausanne Ouchy, SLO, et le FC Sion ce mardi 6 juin 2023 au stade olympique de la Pontaise a Lausanne. © KEYSTONE

Jeudi 14 mars à Berne, pourtant assis côte à côte et après avoir travaillé ensemble, les milieux du football et de la politique ont affiché des divergences fâcheuses. Les uns entendent cibler strictement la lutte contre les personnes qui commettent des actes violents, tandis que les autres prévoient une panoplie de mesures en cascade beaucoup plus large et spectaculaire.

Les autorités responsables de la sécurité dans les cantons et les villes ont arrêté jeudi un catalogue de mesures pour lutter contre la violence dans et autour des stades de football en Suisse. Le dialogue à l'échelle locale est institutionnalisé. Si ce dialogue ne fonctionne pas, des mesures punitives en cascade allant jusqu'au match à huis clos ont été arrêtées et seront appliquées partout en Suisse.

Les projets de billets nominatifs et de forfait en cas de débordements excessifs, qui semblaient être la solution il y a quelques années, ont été abandonnés. Pourquoi? La base légale nécessaire pose problème et l'objectif pour le milieu politique est d'atteindre la sécurité sans ceux-ci. "Si on doit arriver à des billets nominatifs, je le soutiendrai", explique le conseiller d’État valaisan Frédéric Favre. "Maintenant, on met d'autres mesures en place et on y croit. La balle est dans le camp des supporters."

Contre-productif

Mais les autorités se heurtent au refus d'y souscrire de la Swiss Football League (SFL) et des clubs. À la SFL, on craint que ce qui pourrait être perçu comme des punitions collectives, avec la fermeture de secteurs dans les stades, soit contre-productif.

"Les mesures qu'ils veulent introduire n'aident pas", affirme Claudius Schäfer, le patron de la SFL. "Il y a même des risques pour les spectateurs." Il faut, à l’inverse, se concentrer sur l’identification des fauteurs de troubles et y mettre les moyens, estime-t-il.

À entendre les représentants des autorités et du milieu du football, il y a unanimité chez les chefs politiques de la sécurité pour les sanctions en cascade, et unanimité dans les clubs pour les rejeter.

Ecoutez la chronique complète de notre correspondant parlementaire:

RadioFr. - Serge Jubin, correspondant parlementaire
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