Combats à la frontière libanaise

L'armée israélienne a mené samedi de nouvelles frappes aériennes au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement armé Hezbollah. Ce dernier a affirmé être engagé dans des affrontements avec les troupes israéliennes à la frontière libanaise.

Des soldats israéliens ont pris position depuis près d'un an à la frontière avec le Liban (archives). © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Des soldats israéliens ont pris position depuis près d'un an à la frontière avec le Liban (archives). © KEYSTONE/AP/Leo Correa
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Le Hamas a annoncé qu'un de ses commandants, sa femme et deux de leurs filles avaient été tués samedi dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli dans le nord du Liban, la première dans cette région depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

A l'approche du premier anniversaire de cette attaque, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a prévenu vendredi que ses alliés, principalement le Hezbollah et le Hamas, poursuivraient le combat contre Israël, accentuant les craintes d'un embrasement au Moyen-Orient.

Dans le sud du Liban, "les soldats de l'ennemi israélien ont tenté à nouveau d'avancer vers les environs de la municipalité du village d'Adaysseh" et "les affrontements se poursuivent", a déclaré le Hezbollah tôt samedi dans un communiqué, après avoir assuré avoir contraint les soldats israéliens à "battre en retraite" dans cette zone.

Le puissant mouvement a par ailleurs affirmé avoir visé des troupes dans la région de Yarun également dans le sud, avec une "salve de roquettes" ainsi que des soldats en deux endroits côté israélien.

Explosions dans la banlieue de Beyrouth

Dans le même temps, une série d'explosions a secoué la banlieue sud de Beyrouth, d'où des images de l'AFP ont montré des colonnes de fumée s'élever, de la zone proche de l'aéroport. L'armée israélienne y avait émis auparavant des ordres d'évacuation pour certains secteurs.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée israélienne avait mené des bombardements particulièrement intenses sur la banlieue sud de la capitale, détruisant plusieurs immeubles.

Selon le site d'information israélien Ynet, ces frappes visaient, dans le QG des services de renseignements du Hezbollah, Hachem Safieddine, potentiel successeur à la tête du mouvement de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth.

"Résistance"

L'escalade au Liban intervient près d'un an après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, suivie par des mois d'échanges de tirs qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.

D'après le service libanais de gestion des catastrophes, plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre, date du lancement de massifs bombardements israéliens visant selon l'armée des cibles du Hezbollah. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.

"La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs", a lancé vendredi l'ayatollah Khamenei dans une grande mosquée de Téhéran, dans un rare discours à l'occasion de la prière hebdomadaire.

Il a jugé que l'attaque de Téhéran, qui a tiré mardi quelque 200 missiles vers Israël, était "la moindre" des ripostes à l'assassinat de Hassan Nasrallah, et à la mort le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, dans une explosion à Téhéran imputée à Israël. L'attaque a entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l'Iran.

Le président américain, Joe Biden, a estimé vendredi qu'Israël devait "envisager d'autres options" que de frapper des sites pétroliers en Iran, après avoir évoqué la veille cette éventualité. Il a assuré "tenter de mobiliser le reste du monde" pour apaiser les tensions.

L'ex-chef d'Etat américain et candidat républicain à la présidentielle de novembre, Donald Trump, a lui prôné des frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes.

L'armée américaine a annoncé vendredi avoir visé 15 cibles houthies au Yémen, d'où ces rebelles soutenus par l'Iran mènent des attaques contre Israël et des navires qu'ils jugent liés à ce pays, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Route coupée

L'armée israélienne a de son côté assuré avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2000 sites depuis qu'elle a lancé lundi une offensive terrestre dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans des combats.

La Force Intérimaire des Nations unies (Finul) déployée le long de la frontière entre Israël et le Liban a indiqué samedi avoir décliné une demande faite alors par l'armée de "déplacer certaines" de ses positions.

Deux autres soldats israéliens ont été tués dans une attaque de drones dans la nuit depuis l'Irak sur une base militaire du Golan, occupé et annexé par Israël, selon la radio militaire israélienne.

Vendredi, l'armée israélienne a notamment mené un raid dans l'est du Liban, près du poste-frontière de Masnaa, coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine, d'où Israël accuse le Hezbollah d'acheminer des armes depuis la Syrie. Elle a dit y avoir frappé "un tunnel souterrain" du Hezbollah.

Quelque 374'000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours en Syrie, selon les autorités libanaises.

Au moins quatre hôpitaux au Liban, dont l'un près de la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé vendredi suspendre leur activité en raison des frappes israéliennes, qui selon des secouristes affiliés au Hezbollah, ont tué 11 de leurs membres dans le sud du pays.

ATS
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