Daniel Savary, machine à poser des questions au gouvernement

Pas une semaine ou presque ne passe sans que Daniel Savary ne pose une question au gouvernement. Symptomatique d'une tendance de fond.

Daniel Savary se trouve derrière 20% des instruments parlementaires déposés dernièrement. La chancelière d'Etat, Danielle Gagnaux-Morel, explique ce que cette activité implique. © KEYSTONE/RadioFR.

Il questionne le gouvernement plus vite que son ombre. Pas une semaine ne passe sans que le député Daniel Savary ne pose une question au gouvernement fribourgeois ou ne signe une motion. Quitte à poser trois questions sur le même sujet! En l'occurrence, la remise en état des terrasses d'Ogoz. 

Depuis son arrivée au Grand Conseil en mai dernier (il a remplacé Brice Repond), le vert'libéral se trouve derrière près de 20% des instruments parlementaires (12 motions et 15 questions) déposés sur cette période.

Pourquoi est-il autant actif? "Ces questions correspondent à des inquiétudes de la population. Je suis un vient-ensuite donc je sais que je suis au Grand Conseil pour deux ans, mais je n'ai aucune garantie d'être réélu. Je fais également partie d'une petite formation politique, les verts'libéraux, qui n'a pas de représentant au gouvernement. On peut dire qu'on est dans un rôle d'opposition. Je pense que c'est aussi le rôle d'un député d'être un peu le poil à gratter pour faire avancer les choses." 

Une tendance générale

Daniel Savary est le symbole d'une tendance de fond plus générale: les élus déposent toujours plus d'instruments parlementaires. Il y en avait eu 146 en 2012 contre 168 en 2024. Et selon des projections de la Chancellerie du canton de Fribourg, il pourrait y en avoir 228 cette année: un record.

Cette forte activité parlementaire donne surtout du travail aux services du canton, comme l'explique la Chancelière d'État, Danielle Gagnaux-Morel: "Il faut préparer la réponse, la traduire et la communiquer. Plus il y a de questions, plus il y a de travail pour les collaborateurs de l'État et ce sont des ressources qui ne sont pas disponibles pour autres choses." Cette tendance ne devrait pas faiblir à l'avenir avec les élections cantonales en 2026. 

Le coût de la démocratie

Cette tendance a un coût. Difficile de donner un chiffre exact, car le coût dépend de l'objet parlementaire et de sa complexité. Mais une étude réalisée en 2007 par la Confédération fournit ce chiffre: un instrument parlementaire coûte en moyenne 6'000 francs.

Sur cette base, il est possible de dire que les instruments parlementaires de Daniel Savary ont déjà coûté environ 162'000 francs. Est-ce trop? "Je pense qu'on devrait supprimer le Grand Conseil pour faire des économies", répond ironiquement Daniel Savary. "Certains autres députés n'utilisent jamais ou très rarement ces instruments, moi certainement un peu plus que la moyenne. Je pense qu'il y a un équilibre naturel qui se fait. Utiliser ces instruments est un signe que la démocratie est vivante. Finalement, c'est notre travail de député."

Bientôt plus de transparence?

Un député a récemment posé une question avec cette demande : que le coût d'un instrument soit indiqué dans la réponse du gouvernement fribourgeois, comme c'est le cas dans le canton d'Argovie notamment. 

Le gouvernement devrait y répondre d'ici cet été.

RadioFr. - Vincent Dousse
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