De la prison ferme pour les braqueurs de bancomat

Le tribunal pénal d'arrondissement de la Broye a condamné les 3 hommes à des peines allant d'un mois à plus de 4 ans de prison.

Cette nuit d'octobre 2019, c'est une personne qui habite le bâtiment de la banque Raiffeisen à Estavayer qui avait pu prévenir la police. © KEYSTONE

Les faits avaient choqué la Broye et au-delà. Une nuit d'octobre 2019, des malfrats tentent de voler l'argent du bancomat Raiffeisen d'Estavayer-le-lac en le faisant exploser. Ils échoueront finalement dans leur tentative. Le procès de trois hommes qui y ont participé s'est tenu cette semaine.

"Ce n'est pas du grand banditisme, ni du professionnalisme, mais des amateurs bien organisés", c'est avec ces mots que la présidente du tribunal a décrit les trois hommes jugés jeudi après-midi. Elle est notamment revenue sur le procédé de la bande : introduire du gaz dans le bancomat, y mettre le feu et repartir avec les billets. 

Pour la justice, ces hommes devaient avoir conscience de la dangerosité de leur acte, rappelant la situation géographique du bancomat et de la banque : le centre-ville d'Estavayer. "Les personnes qui habitent dans les appartements en dessus de la banque auraient pu être blessées", a prévenu la présidente du tribunal.

Lors du verdict, il a aussi été question de l'organisation des malfrats, avec des rôles différents, mais peu clairs pour chacun d'entre eux. "L'enquête n'a pas été facile" a notamment expliqué la présidente du tribunal, tant les trois hommes ont à tour de rôle changé de versions des faits et observer une loi du silence implacable, "une tendance dans ce dossier."

Car des zones d'ombres subsistent. La Cour a dû par exemple admettre ne pas savoir exactement combien de personnes étaient impliquées dans ce casse: "3,4, 6, voire 7". Certains d'entre eux sont peut-être d'ailleurs encore en liberté. Avec ce même constat pour le nombre de véhicules et le rôle exact de chaque protagoniste.

Mais ceci ne change rien pour le Tribunal : "Il y a une responsabilité partagée, chaque individu a joué un rôle clé dans la réalisation de ce projet." Les trois hommes ont aussi à leur actif plusieurs condamnations à de la prison ferme. Leur situation personnelle est aussi fragile. 

La Cour y voit donc un risque de récidive important et les condamne à de la prison ferme sans sursis : 4 ans et deux mois, 3 ans et 4 mois, et 10 mois.

RadioFr. - Vincent Dousse
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