Démocratie: Berset veut un plan d'action
Le Conseil de l'Europe est plus que jamais indispensable, estime son nouveau secrétaire général depuis septembre, Alain Berset. L'ancien conseiller fédéral a proposé un plan d'action pour repenser la démocratie.
Une démocratie vivante a besoin d'une grande diversité d’opinions, d'échanges avec ceux qui ne sont pas d’accord. "Or c’est devenu plus difficile aujourd’hui", constate Alain Berset dans un entretien au Matin Dimanche.
"Ce n’est pas quand tout va bien que l’on a besoin d’institutions qui fonctionnent, c’est au contraire lorsque les temps sont difficiles", ajoute-t-il. Il se déclare convaincu que le Conseil de l'Europe est plus indispensable que jamais.
La démocratie recule dans divers pays, pas toujours au même degré. "Mais le mouvement ne va pas dans la bonne direction" et le Conseil de l’Europe doit mener cette réflexion, poursuit l'ancien conseiller fédéral.
Plan d'action
C'est pourquoi il a proposé le lancement d’un plan d’action pour repenser la démocratie. "L’idée n’est pas de faire la leçon aux uns et aux autres. Mais de regarder les différents contextes, toujours avec respect, et de renforcer partout les conditions permettant à la démocratie de fonctionner."
Le fait d'être le premier Suisse au poste de secrétaire général a des avantages, mais pas que. Les quatre langues européennes, la tradition de démocratie directe impressionnent certes. Même si les gens disent: "C’est génial chez vous, mais ça ne marcherait pas forcément ailleurs", poursuit M. Berset.
Il existe aussi un côté moins facile, observe-t-il. "On m’a fait plus ou moins la remarque: Vous, les Suisses, vous êtes des privilégiés. Vous ne savez pas ce qu’est une vraie crise, d’avoir faim ou froid, de vivre une guerre. Comment pourriez-vous être capables de nous dire comment gérer ces problèmes?"