Des arbres pour faire pousser les légumes

Loïc Spicher est passionnée de permaculture et développe son projet PermAgro. Il a déjà planté un millier d'arbustes pour nourrir sa terre.

Loïc Spicher a aménagé deux étangs, points d'eau pour les espèces sauvages et propices à la reproduction des grenouilles © RadioFr.

Poignée de main solide et regard direct, Loïc Spicher est jovial et déterminé. Son projet PermAgro est sur les rails et son rêve commence à se concrétiser. Ce géomètre de formation pratique la permaculture depuis une quinzaine d'années. Mais plus question de se contenter d'un petit carré de jardin.

Ça tombe bien, le Broyard a un "terrain de jeu" de quelque 13'000 mètres carrés à Delley-Portalban. Des terres qui appartiennent à la famille de sa compagne. Son objectif: cultiver sa parcelle selon les principes de l'agroforesterie. Il s'agit d'un mode de production agricole ancestral,  "associant des plantations d'arbres à d'autres cultures, dans la perspective d'effets bénéfiques réciproques". 

Oublier que l'être humain est au centre et redonner sa place à la nature

Comment ça fonctionne? En utilisant du BRF - bois raméal fragmenté - autrement dit des jeunes rameaux d'arbres fraichement coupés que le cultivateur va broyer et répandre sur la terre. De quoi recréer un sol humique, aéré et riche en micro-organismes, sur lequel on peut expérimenter des méthodes de culture respectueuses de l'environnement. Un moyen aussi de limiter le phénomène d'érosion des champs.

Sur les terres familiales, Loïc Spicher a aussi aménagé deux étangs, propices à la reproduction des grenouilles, où les espèces sauvages peuvent se désaltérer.

Le Service fribourgeois des forêts et de la nature a d'ores et déjà inclus ces plans d'eau dans son inventaire cantonal et assurera leur suivi.

"Il faut oublier que l'être humain est au centre du monde et redonner à la nature sa place! " Voilà le mantra de Loïc Spicher. Qui demande évidemment de l'huile de coude. Collaborateur scientifique au Centre de compétence agricole de Grangeneuve, le Broyard consacre une bonne partie de son temps libre à son projet. Il faut aussi des moyens financiers relativement importants. Mais visiblement, Loïc Spicher sait s'entourer et se montrer convaincant. Plusieurs organisations environnementales le soutiennent.

En février, une cinquantaine de bénévoles - amis, voisins, collègues - lui ont aussi prêté mains fortes pour planter ses arbustes. Parions qu'ils seront tout aussi nombreux pour la mise en terre d'arbres fruitiers en automne.. Une journée qui se terminera certainement autour d'un bon repas au feu de bois!

RadioFr. - Sarah Camporini
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