Nouvelle technologie de l'UniFr pour le dépistage du cancer

Des scientifiques de l’Université de Fribourg ont développé des nanocapteurs permettant de détecter rapidement des cellules cancéreuses.

Les chercheurs de l'UniFr. ont travaillé quatre ans sur ce projet. © KEYSTONE

Lorsqu'ils sont identifiés à un stade précoce, de nombreux cancers peuvent aujourd'hui être traités avec succès. Des obstacles biologiques et techniques rendent toutefois difficile ce diagnostic.

Une approche émergente consiste à mesurer les acides nucléiques dérivés de tumeurs, l'ADN et les petites molécules d'ARN en tant que biomarqueurs. Cependant, cette technique est complexe, coûteuse et nécessite des équipements et des laboratoires spécialisés.

Dans le cadre du Pôle de recherche national Matériaux Bio-Inspirés coordonné par l’Université de Fribourg, les équipes de Curzio Rüegg et Guillermo Acuna ont collaboré pour créer des nanocapteurs ADN. Pour cela ils utilisent une technique de plissage de l’ADN appelée origami, inspirée de l'art japonais du pliage de papier.

Dans un premier projet, Ivana Domljanovic, doctorante, a conçu un biocapteur à ADN origami qui produit un intense signal fluorescent lors de la liaison de petits ARN (miARN) spécifiques pour le cancer du sein. La détection simultanée de deux miARN peut être réalisée en dix minutes avec une limite de détection très basse. Cette étude a été récemment publiée dans la revue Nanoscale.

Capteurs plus sophistiqués

Dans un deuxième projet, Samet Kocabey, assistant senior et boursier Marie Curie-Sklodowska, a développé un biocapteur à ADN origami construit avec un système de codes-barres pour détecter spécifiquement jusqu'à quatre miARN différents. Il est présenté dans la revue Biosensors and Bioelectronics.

La détection se base sur la reconnaissance de leur position dans les codes-barres en utilisant une technique de microscopie à super-résolution.

Ces résultats représentent une base pour le développement de capteurs plus sophistiqués permettant la détection de dizaines voire de centaines d'acides nucléiques différents ou la détection de molécules d'ADN mutées ou des ARN messager. Ils ouvrent la voie au développement de tests rapides et peu coûteux pour la détection et le suivi du cancer en clinique.

Les prochains tests cliniques devraient se terminer dans six mois. Si tout se passe comme prévu, le développement de l'appareil pourrait alors démarrer, avec la perspective d'en disposer "au plus tôt dans deux ans".

RadioFr. - Hugo Savary / ats
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