Des conseils pour tendre vers le 0 déchet, sans culpabiliser
Depuis 2014, il s'est lancé dans l'aventure du 0 déchet et la partage sur son blog. Le Français Jérémie Pichon était à Fribourg ce vendredi.

La poubelle de sa famille de quatre personnes (dont deux enfants de 11 et 14 ans)) pour un an, tient dans un seul bocal. A l'intérieur: "une plaquette de médicaments, des emballages de bonbons, des pansements pour enfants", décrit Jérémie Pichon. Autant de déchets qui n'ont pas pu être évités par cette famille installée dans les Landes, en France. Un bocal d'un litre environ, en un an: bien loin des 700 kilos de déchets produits en moyenne par un Suisse chaque année, selon l'association ZeroWaste Switzerland.
Pour réduire ses déchets à ce point, il a fallu trois ans d'adaptation, d'ajustements, explique ce chantre du 0 déchet, venu, au milieu d'une tournée suisse, faire halte à Fribourg ce vendredi pour partager ses astuces, lors d'une conférence à la bibliothèque de la ville. Une aventure qu'il raconte sur son blog et qui a fait l'objet d'un livre: "Famille presque zéro déchet".
Une salle de bain sans plastique
Ce papa détaille comment la famille a modifié ses habitudes, progressivement: les courses au supermarché ont été remplacées par les courses dans une épicerie vrac ; un compost est venu agrandir la famille, ainsi que de nombreuses boîtes et autres tupperwares ; les achats d'objets neufs ont été réduits ; les produits ménagers ont changé, aussi.
Dans la salle de bain par exemple, finis les cosmétiques ou les crèmes dans des boîtes ou des tubes en plastique, place aux huiles végétales: amande douce ou chanvre, dans des contenants que l'on peut remplir. Les brosses à dent sont désormais en bois, avec des têtes interchangeables. Le dentifrice est fait maison, "un petit peu de bicarbonate, un peu d'argile blanche, quelques gouttes d'huile essentielle, sans emballage, et peu coûteux". Quant aux mouchoirs, ils sont exclusivement en tissu. Vous avez des réticences? Jérémie Pichon plaisante: "on n'est pas obligé de les réutiliser pendant une semaine, hein! On les met à laver quand on veut."
Aiguiller, sans culpabiliser
Au quotidien, ce Français installé dans les Landes, pas loin de l'océan Atlantique, cuisine. Beaucoup. Cela peut faire peur? "Cela prend environ une demi-heure par jour, peu de temps comparé au temps passé devant les écrans. Et ce sont des moments de qualité partagés avec la famille", répond-il avec le sourire. Et pour les goûters des enfants, il a des astuces pour éviter les biscuits emballés: "faire des cookies maison le dimanche et les manger en semaine, ou opter pour du pain et du chocolat, ou des céréales."
Jérémie Pichon ne veut pas faire la morale aux habitants, ni faire culpabiliser, mais plutôt donner des conseils "à ceux qui le demandent". Montrer que cette sobriété, choisie, peut aussi être heureuse. Et il raconte aussi volontiers, avec humour, ses mésaventures, ses petits loupés, comme la fois où il "a mis du vinaigre et du bicarbonate de soude dans le lave-vaisselle, pour remplacer les petites pastilles: on a fait soirée mousse dans la cuisine, il y en avait partout!" Ou alors le moment où la famille a acquis un lombricomposteur, pour la première fois: "j'ai été nul dans la gestion, j'ai fait mourir tous mes lombrics, j'avais honte pour la planète!"
Quant à ceux et celles qui craignent de voir leur budget exploser en passant à ce mode de vie qui se rapproche du 0 déchet, le militant veut rassurer: "Nous dépensons à peu près autant."