Euro: "Tout est encore possible"
L'équipe de Suisse dames n'est pas passée loin de vivre l'une des plus belles soirées de son histoire mercredi à Bâle, en ouverture de l'Euro 2025.

Quelques minutes d'inattention ont permis à la Norvège de renverser la troupe de Pia Sundhage, qui avait fait tout juste en première mi-temps (2-1).
Une trajectoire de corner mal appréciée par la gardienne suisse Livia Peng, une déviation malheureuse de Julia Stierli dans son propre filet: tout est allé de travers entre la 54e et la 58e minute de jeu au Parc Saint-Jacques. La Suisse a trébuché, égarant cette assurance remarquable dont elle avait jusqu'alors fait preuve pour mener 1-0 face aux favorites du groupe A.
Déception et fierté
Pour comprendre le ressenti des joueuses helvétiques après le coup de sifflet final, il fallait discuter avec Viola Calligaris, dont les premiers mots lâchés en zone mixte oscillaient entre détresse et amertume: "Là, je suis juste déçue", a commencé la Lucernoise.
La défenseuse de la Juventus regrettait surtout de ne pas avoir pu, avec ses coéquipières, jouer au même rythme qu'en première mi-temps. "C'est un peu notre problème. On doit vraiment travailler pour tenir 90 minutes à haute intensité", a-t-elle estimé. "Ce sont vraiment les détails qui comptent à ce niveau. Dès que tu n'es pas concentrée, dès que tu fais une petite erreur, l'adversaire en profite pour marquer."
Mais petit à petit, en déroulant le fil du match, Viola Calligaris a réalisé tout ce que la Suisse avait réussi face à un adversaire qui dispose en ses rangs de deux attaquantes de classe mondiale: Ada Hegerberg et Caroline Graham Hansen. "Notre première période était presque parfaite. On a vraiment très bien joué ensemble et je suis fière de toute l'équipe", a-t-elle apprécié.
Un "plan" bien préparé
Alors que beaucoup d'incertitudes entouraient la sélection de Pia Sundhage avant "son" grand évènement, la plupart ont été dissipées par ces 45 premières minutes flamboyantes, lors desquelles les Suissesses ont multiplié les percées sur les côtés d'une défense norvégienne qui a flanché mais n'a pas coulé.
"On avait un super plan. Pia et le staff ont fait du très bon travail. C'est rageant, car on méritait mieux", a jugé la milieu de terrain Smilla Vallotto, qui évoluait au côté d'une Lia Wälti longtemps incertaine mais finalement titulaire.
Il faut espérer que la capitaine de l'équipe de Suisse (128 sélections), qui a disputé l'entièreté de ce match d'ouverture, puisse encore tenir son rang lors des deux autres rencontres de la phase de groupes, tant elle a montré à Bâle qu'elle demeurait indispensable au onze helvétique.
En première période, il semblait que tous les ballons transitaient par la milieu d'Arsenal, laquelle a souvent lancé Nadine Riesen dans le bon tempo sur le côté gauche du 3-5-2 de Pia Sundhage. Elle était ainsi à l'origine de l'ouverture du score de Riesen à la 28e minute, et même si elle a légèrement baissé le pied après le thé, sa capacité à réguler le jeu helvétique a continué de sauter aux yeux.
"Tout est encore possible"
A l'image de Wälti et Riesen, Géraldine Reuteler a aussi été l'une des Suissesses les plus en vues à son poste de faux numéro 9. Il ne lui a manqué qu'un soupçon de réussite pour faire rugir le public suisse, entre sa frappe sur la barre transversale (24e) et son tir dévié du bout des doigts par Cecilie Fiskerstrand (66e).
Comme toutes ses coéquipières et sa sélectionneuse, la Nidwaldienne a surtout retenu le positif après cette défaite qui place la Suisse dans une position compliquée mais loin d'être insurmontable en vue d'une qualification pour les quarts de finale. "Ce n'est que le premier match. Tout est encore possible", a-t-elle insisté.
Pour la suite de la compétition, les Suissesses espèrent pouvoir compter sur la même ferveur que mercredi à Bâle, où certaines joueuses ont eu de la peine à retenir leurs émotions au moment des hymnes. "C'était magnifique... Tout le monde était en rouge, tout le monde était pour nous. On a senti vraiment cette énergie positive, ça nous a donné beaucoup de force", a assuré Viola Calligaris. "Je ne le prends pas comme quelque chose de normal. Et après tout ce qui s'est passé ces derniers temps, ça nous a permis de donner une réponse."
Une réponse imparfaite, mais pleine de promesses. Oui, la Suisse a chuté, mais elle a montré qu'elle pouvait vraiment briller dans "son" Euro. Dimanche contre l'Islande (21h00 à Berne), elle aura déjà l'occasion de rattraper son retard pour se joindre à la fête.