Festi'Cheyres en péril: "La gratuité doit être maintenue"

À court de liquidités, le festival gratuit au bord du lac de Neuchâtel risque de ne pas avoir lieu cette année. Son comité se bat pour le sauver.

Gabriel Bessard (à gauche), président de l'association Festi'Cheyres, et Gaël Moret, son secrétaire. © Frapp

Depuis bientôt 18 ans, Festi'Cheyres propose des scènes musicales et des moments de partage les pieds dans le sable, sans frais d’entrée. Mais aujourd'hui, "le festival prend l'eau", alerte son président, Gabriel Bessard. La pluie lors de la dernière édition a grandement impacté les revenus, principalement issus de la vente de boissons et nourriture. "Le vendredi soir, on a enregistré presque 50'000 francs de manque à gagner", regrette-t-il, en soulignant un déficit final d'une ampleur similaire. 

Avec un budget d’environ 275'000 francs, Festi'Cheyres repose entièrement sur la météo, et les forces vives des bénévoles. Désormais, l'association manque de liquidités. "L'édition 2025 est en péril", prévient le responsable. Le comité se bat pour maintenir le rendez-vous culturel du second week-end de juillet.

Appel au soutien

Plusieurs pistes sont explorées pour alléger la facture, comme le matériel. "Nous voulons investir un peu pour avoir plus d’autonomie. Dans l’idéal, nous prêterons ensuite ce matériel à d’autres acteurs culturels de la région." L'association compte déjà sur le soutien de la commune, qui met son terrain à disposition, mais ce n'est pas suffisant.

Le festival attire entre 8000 et 10'000 personnes sur trois jours.

Dans un souci d'économie, la grande scène serait installée comme d'habitude et la seconde scène se transformerait principalement en espace DJ pour réduire les frais techniques. Du côté du public, le festival a déjà mis en place un Club des 50 canettes qui, pour 50 francs, offre quelques boissons et une planchette sur place. Le comité proposerait en outre de louer sa cantine à deux étages le week-end avant le festival afin de récupérer une partie des coûts. "Une entreprise pourrait y organiser un événement privé, ou un mariage. Tout est ouvert à la discussion."

Pour faire perdurer ce rendez-vous musical, le comité a aussi lancé un appel aux soutiens privés. Gabriel Bessard explique: "Nous voulons une forme de sponsoring souple, liée au chiffre d’affaires réel. Si le week-end se déroule sous un soleil radieux, ça ne coûte rien aux mécènes. En cas de pluie, ils nous aident à équilibrer nos comptes." 

Pas touche à la gratuité

Le mot d’ordre demeure la transmission d’une culture accessible. "On veut croire qu’il est encore possible de financer un événement de qualité sans imposer d’entrée payante", affirme Gaël Moret secrétaire de l'association. Pour le président, ce principe est capital. "La gratuité doit être maintenue. Voir des familles avec leur propre pique-nique, sans devoir payer un billet, me rappelle que c’est encore possible de partager la culture avec tout le monde."

Le festival anime la plage de Cheyres le second week-end de juillet.

À l'époque, l'événement avait pu voir le jour grâce à une poignée de jeunes de Cheyres et de la région, et la seule scène existante mettait en avant principalement des groupes fribourgeois qui se produisaient bénévolement. Le rêve des organisateurs du "Plus gratuit des incroyables" est aujourd'hui d’atteindre au moins les deux décennies. Ils espèrent être fixés sur la tenue de la prochaine édition d'ici la fin du mois de mars. 

Frapp - Alexia Nichele
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