Fin du suspense sur l'AVS ce dimanche
La campagne de votation pour la 13e rente AVS et l'augmentation de l'âge de la retraite aura été âpre. Le ton est monté entre les deux camps. Une foire d'empoigne compréhensible au vu des enjeux. Le suspense prend fin ce dimanche.
L'initiative populaire de l'Union syndicale suisse (USS) veut verser une 13e rente aux retraités. Plutôt que de puiser davantage dans les caisses de l'assurance vieillesse, les Jeunes PLR proposent eux exactement l'inverse, soit de les renflouer en faisant travailler les personnes actives plus longtemps.
Ce texte n'a que peu de chances d'être accepté. Environ deux tiers des Suisses devraient voter contre, selon les derniers sondages. Quant à la 13e rente, le résultat promet d'être très serré. L'initiative pourrait échouer à la majorité des cantons.
Finances de l'AVS
Les tensions se sont surtout cristallisées autour des finances de l'AVS. Les deux camps se sont mutuellement accusés de mentir.
Pour la gauche, une rente supplémentaire est tout à fait finançable, l'AVS se portant très bien. Mais elle ne dit pas que l'AVS obtient des financements supplémentaires de la Confédération et via la TVA, critiquent les opposants.
La droite est montée aux barricades en avançant que cela mènerait à la ruine de l'assurance vieillesse. Une augmentation de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie est la seule voie pour stabiliser les finances de l'AVS sans passer par une hausse des cotisations salariales ou des impôts, estiment les Jeunes PLR.
Des rentes de 23'500 francs par mois
D'anciens conseillers fédéraux, dont Pascal Couchepin, Joseph Deiss, Doris Leuthard ou Johann Schneider-Ammann, sont venus mettre leur grain de sel dans les débats. Ils ont qualifié l'initiative sur la 13e rente de "très dangereuse" pour la viabilité financière de l'AVS, car elle coûterait cinq milliards de francs par année.
Leurs ex-collègues socialistes, Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey, ont, elles, plaidé pour une extension des prestations de l'AVS. Une mesure nécessaire pour "préserver le pouvoir d'achat des rentiers".
A droite, on se félicite que cinq anciens conseillers fédéraux tirent la sonnette d'alarme. A gauche, on juge cette intervention indécente alors qu'ils reçoivent une rente mensuelle de 23'500 francs par mois. Soit l'équivalent de ce que reçoit un retraité pour une année, a critiqué le chef de l'USS Pierre-Yves Maillard.