Genève-Servette réagit et égalise dans la série
A domicile, les Grenats ont pris jeudi le meilleur sur Fribourg-Gottéron (3-1), dans un match intense qui sentait bon les playoffs.
On dispute le 3e tiers, aux Vernets. La tension se lit sur les joueurs, à leurs gestes nerveux, à cette envie de bien faire, surpassée parfois par la peur de commettre une erreur. Il reste moins de neuf minutes à jouer dans le temps réglementaire. Joël Vermin décale Henrik Tömmernes, qui arme un tir surpuissant et trompe Reto Berra. La tension s'envole, l'espoir d'une victoire fribourgeoise aussi. Car par la suite, jamais Gottéron n'a semble proche de l'égalisation.
Jeudi soir aux Vernets, un homme effectuait son retour au jeu, et pas des moindres. Noah Rod, le capitaine des Aigles, qui a célébré ses retrouvailles avec la glace en provoquant Chris DiDomenico, à qui il suffit d'une étincelle pour prendre feu. C'était après 30 secondes seulement.
Le ton était donné, les play-offs ont débuté. Et cette énergie, Rod semble l'avoir insufflée à ses coéquipiers, qui ont pris les Dragons à la gorge. Pas moyen de respirer. A peine un Fribourgeois prenait possession du puck que déjà, il avait deux Genevois affamés sur le dos.
Des Genevois oppressants
Le pressing sur l'homme, très haut, mis en place par Pat Emond a porté ses fruits. Smirnovs trouvait l'ouverture à la 4e minute déjà et Fribourg semblait ne jamais pouvoir sortir de sa zone défensive, sous la pression genevoise.
Il a fallu 20 minutes aux hommes de Christian Dubé pour s'adapter à ce mode de jeu ultra-agressif. Vingt minutes au terme desquelles ils ont rejoint les vestiaires avec le sentiment, certainement, de s'en tirer à bon compte avec un seul but de retard au tableau d'affichage. Avec le sentiment, également, d'avoir été trompé sur la marchandise. Car le Genève de jeudi soir ne ressemblait en rien à celui de mardi. Alors passifs et dominés, désormais tranchants et dominants.
Même si la domination, durant la 2e période, changea de camp. Fribourg retrouvait le costume séduisant qu'il avait endossé lors de l'acte 1 et en profitait pour conclure. Killian Mottet (37e, 1-1) n'avait besoin de personne - si ce n'est la complicité d'un Tömmernes inhabituellement naïf - pour ramener les deux équipes à égalité.
Et puis Julien Sprunger aurait pu, une fois encore, prouver qu'il est l'homme des grands rendez-vous. Mais comme mardi, son envoi trouva le montant, sur une contre-attaque rondement menée par son compère de toujours, Andreï Bykov. Ce dernier, soi dit en passant, a réalisé une prestation plus que solide.
Après deux tiers, Gottéron méritait même de virer en tête. Gauthier Descloux, le dernier rempart grenat, ne l'entendait pas de cette oreille.
La "série serrée"
Un partout donc, puck au centre et suspense à son comble. La suite ? Vous la connaissez. Genève s'est montré le plus réaliste tandis que Fribourg était pris dans les filets genevois, sans parvenir à les faire trembler pour autant.
La défaite est rageante et donne raison à tous ceux qui prédisaient une série extrêmement serrée. Ceux qui voient le verre à moitié plein diront que jeudi soir, Gottéron a su déjouer un plan de match et regarder un Genève très "physique" les yeux dans les yeux. Ce Fribourg-ci n'a aucun complexe à avoir face à ce Genève-là.
Samedi prochain, la BCF-Arena accueillera l'acte 3 de ces quarts de finale des playoffs, qui ont jusqu'à présent chaque fois vu l'équipe à domicile s'imposer (8 sur 8!).
L'air de Saint-Léonard peut-il galvaniser les Fribourgeois? Réponse dans deux jours.