La patinoire n'est pas une déchetterie

Jeter des objets sur la glace devient de plus en plus fréquent, observe notre chroniqueur. Un comportement qui coûte cher aux clubs.

La patinoire est nettoyée en permanence pour éviter les accidents. © KEYSTONE

L’arbitrage vaut ce qu’il vaut dans notre championnat, et cela ne sera pas le sujet de cette nouvelle chronique, mais s’il y a bien quelque chose qui lui est directement lié et qui devrait cesser au plus vite, c’est les jets d’objets sur la glace. On retrouve principalement des gobelets et des pièces de monnaie, mais aussi des snus, des hot-dogs et des tas d’autres objets plus dangereux les uns que les autres. Certains peuvent directement blesser les joueurs ou les officiels, mais c’est surtout leur incrustation dans la surface de la glace qui est problématique et qui peut provoquer de graves blessures, par exemple en bloquant net le patin d’un joueur qui arrive à vive allure. 

Ces actes sont répréhensibles. Et heureusement. Voici un extrait du règlement de la Swiss Ice Hockey Federation sur l’ordre et la sécurité du sport d’élite :
Article 18 quinquies:


Une interdiction de stade d’une durée de 2 années est prononcée en cas d’actes répréhensibles commis dans le cadre de manifestations sportives nationales ou internationales.


Et parmi les cas répertoriés dans la liste non exhaustive du règlement, nous retrouvons, en alinéa m, les "jets d’objet ciblés contre les arbitres, joueurs, fonctionnaires, personnel TV ou contre des autres spectateurs."

Lors de nombreux matchs cette saison, on a pu voir que les membres de la sécurité du club s’empressent de regarder les vidéos pour identifier les auteurs de ces actes et les interpeller en cours de match. J’espère que cela se fait également au niveau des places assises – je ne le vois pas puisque je suis debout –, parce que la plupart des objets qui jonchent sur la glace proviennent de ces supporters. Le filet derrière les buts en arrête beaucoup, mais pas les liquides, qui arrosent si souvent nos ultras et autres supporters en bas du kop, en plus des acteurs principaux des matchs.

En septembre 2022, le HC Ambri-Piotta a communiqué sur le sujet. Il annonçait être le club de National League ayant eu la plus lourde amende pour de tels cas: 21’365.- CHF. En 27 matchs. Soit une moyenne de près de 800.- CHF par soirée. Des dépenses bêtes et inutiles. Et surtout dangereuses. Je ne sais pas combien Fribourg-Gottéron doit dépenser pour ces interruptions du jeu, mais ça commence à être tellement régulier que ça me fait bien peur… d’autant plus qu’on sait par exemple que la participation à la Champions Hockey League se solde bien souvent par une perte financière… et ce même lorsqu’on a atteint la demi-finale en 2016-2017. De l’argent qui peut être placé ailleurs, plutôt que dans les caisses de la ligue à cause de la bêtise de certains supporters.

Le niveau de l’arbitrage n’aide pas du tout, l’effet de groupe et l’alcool non plus, évidemment, tout comme la passion et la rage qui fait vibrer les spectateurs jusqu’aux tripes, mais essayons d’être un peu plus intelligents que les autres, même si Aurélien Marti, Dominik Schlumpf ou Marco Maurer (pour ne citer qu’eux) nous énervent… et même si les décisions des arbitres sont particulières.

Frapp - Julien - Instagram @fr_gotteronfans
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