Le directeur de la banque CIC à Fribourg prend sa retraite
Après 17 ans à la tête de la succursale fribourgeoise de la banque privée CIC, Pierre Schroeter part à la retraite. Le Fribourgeois a passé plus de 35 ans de sa vie dans le domaine bancaire
La Télé: Pierre Schroeter, vous avez implanté la succursale fribourgeoise de la banque privée CIC à Fribourg. Expliquez-nous ce défi.
Pierre Schroeter: le défi était de s'implanter avec une feuille blanche au départ et effectivement, nous l'avons fait. Depuis 1990, les banques ont beaucoup changé. De nombreux points de vente ont disparu. Nous l'avons vécu dans le canton de Fribourg avec des banques régionales qui se sont regroupées, des banques locales et villageoises qui ont disparu. Les grandes banques étaient cinq, au début des années 1990. Actuellement, elles sont deux avec la banque cantonale de Zurich et plus qu'une à Fribourg. Donc effectivement, c'est un appel des chefs d'entreprise qui nous a permis de nous développer dans ce canton.
Quelle importance a Fribourg dans le secteur bancaire en Suisse ?
C'est lié à l'évolution du monde bancaire en Suisse et dans le canton de Fribourg. Au début des années 1990, le monde bancaire avait le PIB le plus important en Suisse. Actuellement, les banques dans le canton de Fribourg ne représentent que 4% du PIB fribourgeois. Nous sommes une petite activité commerciale dans ce canton. Pour la banque CIC, c'était important d'être présent dans ce canton pour pallier ce manque.
Quel poids ont eu les banques ?
Depuis les 15 dernières années, les banques ont été très présentes dans divers secteurs, mais surtout dans les secteurs immobiliers et la construction. Nous avons un boom immobilier formidable ces quinze dernières années. Cela a été freiné par les taux d'intérêt, mais cela va changer puisque les taux de la BNS ont baissé et continueront de baisser. Nous pensons qu'à partir du deuxième semestre de 2025, l'immobilier va reprendre de plus belle.
Quel rôle ont les banques ?
Assurer les financements des promotions et des constructions même si ce n'est pas toujours évident. Pas toutes les banques le font, mais nous le faisons. Depuis 17 ans, nous avons financé une centaine de promotions dans le canton.
Quels sont les atouts qui mettent en avant Fribourg dans le monde bancaire ?
Les atouts sont de plusieurs ordres. Je pense à l'évolution démographique. Elle est très forte et est soutenue par la politique. Nous avons aussi la population la plus jeune de Suisse. Cela implique qu'il faut financer les équipements et il faut que le monde bancaire soit présent pour assurer ces financements et les placements de nos clients, bien sûr.
Plusieurs défis pour le monde bancaires. Certaines succursales ferment Cela vous inquiète-t-il ?
Il y a une inquiétude ces deux dernières années. Avec la hausse des taux, toutes les banques ont été en manque de liquidité. Cela veut dire moins de financement pour les privés et les entreprises. Cela va changer avec l'évolution des taux actuels. On va pouvoir défendre l'économie fribourgeoise.