Affrontements évités à Villars-sur-Glâne
Entre 150 et 200 personnes issues de la communauté érythréenne s'étaient rassemblées ce samedi pour manifester de manière musclée.
Le quartier de Cormanon était le centre d'une manifestation ce samedi après-midi à Villars-sur-Glâne. Entourées d'un important dispositif policier, entre 150 et 200 personnes issues de la communauté érythréenne manifestaient leur colère vis-à-vis d'un événement organisé dans les murs de l'établissement scolaire et autorisé par la commune.
Certains manifestants, en grande majorité des hommes venus de toute la Suisse, étaient munis de barres en bois ou en plastique et de cailloux. Ils ont bloqué momentanément le rond-point de Cormanon, avant d'être chassés par la police puis de se rassembler dans le pré jouxtant l'établissement scolaire.
Une récolte de fonds en cause
Selon des personnes interrogées sur place, il s'agissait de s'opposer à une récolte de fonds organisée ce samedi à Cormanon, qui bénéficierait au président en place, Isaias Afwerki, qualifié par nos interlocuteurs de dictateur.
"Ce qu'ils sont en train de faire dans cette salle, c'est de la propagande, du soutien financier au président", s'est emporté Amanuel, jeune Erythréen venu crier sa colère. Les manifestants interrogés parlaient d'une vague de migration antérieure à l'indépendance du pays en 1993, qui soutiendrait le régime actuel sans en comprendre le caractère dictatorial.
La police fortement mobilisée
La police n'a pas souhaité commenter l'événement tant que l'intervention était en cours, mais nous a répondu en fin d'après-midi. Selon Bernard Horner, adjudant de la police cantonale, l'intervention policière a été lancée en fin de matinée, lorsque l'organisateur de la réunion prévue à Cormanon a alerté sur l'arrivée imminente de nombreux opposants venus perturber cette réunion de manière violente.
Des cordons de police ont été formés pour empêcher tout contact direct entre les deux camps. Les manifestants ont finalement été rassemblés devant le théâtre Nuithonie. Entourés de policiers, ils ont pu quitter les lieux un par un dans le calme.
Affrontements évités
Les personnes présentes dans la réunion, elles aussi issues de la communauté érythréenne, ont quant à elles pu être évacuées de leur côté sans accroc plusieurs heures après le début de l'intervention.
La police dit avoir pris l'identité de 150 et 200 personnes venues manifester et annonce que les constations d'infractions donneront lieu à des dénonciations.
