"Un grand artiste, quel qu'il soit, laisse une empreinte"

Le metteur en scène Julien Schmutz présente ce week-end, à Nuithonie, une création autour de Jean Tinguely, pour les cent ans de l'artiste.

Julien Schmutz parle de sa pièce "Jean T. et la bande". © La Télé

La Télé: Votre spectacle se présente comme un diptyque interdisciplinaire. Qu'est-ce qu'un diptyque interdisciplinaire?

Julien Schmutz: Un diptyque, c'est un spectacle en deux parties. La première partie de ce diptyque est un spectacle de théâtre destiné aux classes, aux enfants, qu'on va présenter pour le public, qu'on va adapter pour la scène à Nuithonie. Et la deuxième partie est une installation de machines qui va être exposée au Musée d'art et d'histoire l'année prochaine. L'installation représente une famille de machines à laquelle on joindra de la performance. Donc c'est interdisciplinaire, dans le sens où il y a plusieurs disciplines qui font partie de ce projet, du théâtre, de la construction, de la cinétique et puis de la performance.

Pourquoi Jean Tinguely?

Parce que Jean Tinguely est une star extraordinaire qu'on adore. On est toute une équipe de Fribourgeois amoureux de Jean Tinguely et de son travail.
On voulait lui rendre un hommage en vue de son centième anniversaire qui aura lieu l'année prochaine. Donc, est un hommage qui vient de nous, c'est-à-dire de nous qui avons été marqués par lui et influencés par lui.
Et on voulait réagir par un travail qui nous appartient, donc qui n'aura rien à voir avec le travail de Jean Tinguely, mais qui répond par un acte ou un geste artistique. 

C'est à Nuithonie ce week-end, avec une mise en scène un peu particulière pour ce spectacle puisque le public sera sur scène avec vous. C'est bien ça?

Oui, c'est juste! Le dispositif accueille les spectatrices et les spectateurs sur scène, ils sont à proximité. L'enjeu de ce dispositif, qu'on a utilisé d'ores et déjà l'année passée pour un autre spectacle qui s'appelait Fair flay, est de créer un nouveau rapport avec les spectatrices et les spectateurs. De les inviter à un dialogue un peu plus poussé qu'être assis dans la salle et consommer. Un spectacle qui est là pour engager une discussion et un échange avec le public. 

On arrive encore à trouver des idées autour de Jean Tinguely pour faire un spectacle, pour faire une exposition ?

Jean Tinguely était complet dans ce qu'il faisait et je pense qu'on peut surtout travailler sur l'endroit où il nous a marqués. Un grand artiste, tel qu'il soit ou telle qu'elle soit, laisse une empreinte. On se situe à cet endroit-là. C'est surtout qu'on aimerait célébrer cet anniversaire aussi par de l'artistique, par du geste et  inviter un maximum de gens à collaborer à ce projet pour travailler sur la résonance. C'est fantastique d'imaginer qu'un artiste comme lui a une carrière mondiale, qu'il est revenu à Fribourg, qu'il est mort à Fribourg, et de se dire que ça existe, de parler aux jeunes, de dire : ça existe chez nous. Ça vaut la peine d'en parler et de le faire résonner.

Vous, il vous a inspiré? 

Moi, il m'a inspiré. Étant petit, j'adorais fouiller dans les poubelles et je récupérais des objets principalement métalliques et rouillés. Il me fascinait. Je pense que ça vient de deux expositions que j'avais pu voir enfant, avec mes parents, entre autres, au musée d'art et d'histoire de Fribourg.
Et j'avais ce rêve de faire de la sculpture, de transformer ces objets. Donc, très intimement, en fait, il m'a touché tout petit et je pense qu'il m'a influencé dans ce que je suis devenu aujourd'hui.

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La Télé - Gaël Longchamp / Adaptation web: Lucas Reynaud
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