La pétanque fribourgeoise en piste au boulodrome des Neigles

Ce dimanche, la cantonale fribourgeoise de pétanque a rassemblé une soixantaine de passionnés pour son championnat triplette seniors.

Charlotte Ballet, seule arbitre féminine du canton, a veillé au bon déroulement des parties lors du championnat cantonal à Fribourg.

À l’écart du centre-ville, les boules ont roulé pendant deux jours sur les terrains du club Fri-Boules, au boulodrome des Neigles. Le championnat cantonal triplette senior, organisé ce dimanche par la cantonale fribourgeoise de pétanque, a réuni 9 équipes, soit près de 57 joueurs venus de tout le canton. "Et cette année encore, l’envie et la convivialité ont été au rendez-vous ! ", se réjouit Sébastien Blanc, président de l’Association cantonale fribourgeoise de pétanque.

Des trajectoires variées, un même plaisir de jouer

Dans les allées du tournoi, les parcours se croisent. Florence Morel, enseignante de 27 ans, a trouvé dans la pétanque une alternative au football, qu’elle a dû arrêter à cause d’une blessure. " J’y ai retrouvé la compétition, mais aussi la bienveillance. Dans mon club, je me sens pleinement soutenue. " Pour elle, le plaisir prime sur le résultat : " Je suis ici pour apprendre, pour progresser. C’est en affrontant des équipes expérimentées qu’on s’améliore."

Même son de cloche chez Antoine Wargnier, licencié à Estavayer : " C’est ma première compétition officielle en Suisse. On a perdu de peu contre les champions en titre, mais le plus important, c’est l’ambiance. "

Le tournoi, s’il reste un moment sportif important, est aussi une vitrine pour les clubs du canton. Fri-Boules, Beauregard, Estavayer ou encore La Vallée ont répondu présent. Pour Benoît Lopez, président du club de La Vallée, l’enjeu est clair : " On est là pour défendre nos couleurs, mais aussi pour faire vivre la passion. La pétanque, c’est ce qui nous rassemble."

Une discipline en mutation

Jean-Denis Willemin, président de Suisse Pétanque, l'affirme : la pétanque a tout d’un sport complet : " Il y a de la stratégie, de la concentration, du fair-play. Mais il faut encore le faire savoir. " La visibilité de ce sport reste un défi, surtout dans un canton où la discipline est encore perçue comme marginale. Pourtant, l’accessibilité du jeu attire. "Il suffit d’une licence et de trois boules pour s’inscrire. Et le virus prend vite ", sourit-il.

L’autre défi, c’est la représentativité. Si la pratique féminine progresse, les femmes restent encore peu nombreuses sur les terrains officiels. Une seule triplette féminine était présente lors de la compétition des seniors ce dimanche.

À Fribourg, une seule femme occupe le poste d’arbitre : Charlotte Ballet. « Je suis très attachée aux règles, et devenir arbitre m’a permis d’aller plus loin dans ma passion. Mais c’est un milieu encore très masculin. Il faut avoir les épaules pour distribuer des cartons », confie-t-elle.


Le défi de l’avenir

Les organisateurs espèrent toutefois faire naître des vocations. « Il y a un vrai travail à faire pour attirer les femmes et les enfants », reconnaît Charlotte Ballet. Des journées portes ouvertes sont d’ailleurs organisées dans les écoles pour initier les plus jeunes.

Et pour ceux qui hésitent à franchir le pas, Jean-Denis Willemin le rappelle : " Avec une simple licence, on peut viser les championnats suisses. J’en connais qui, en une année, sont devenus champions d’Europe. Alors pourquoi pas vous ?" , conclut-il dans un sourire.

Frapp - Marie de Saint Perier
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