La Singine et le Lac, les bons élèves de Fribourg

Les deux districts alémaniques affichent le taux de chômage le plus bas du canton. Explication de cette séparation avec Charles de Reyff.

La situation du travail dans le canton de Fribourg est influencé par ses voisins. © KEYSTONE

Le Röstigraben existe dans le canton de Fribourg, on ne vous apprend rien. Les chiffres du chômage, dévoilés aujourd'hui par le Service public de l'emploi, appuient encore la séparation entre francophones et alémaniques.

La Singine (1,2%) et le Lac (1,3%) peuvent se pavaner face à la Sarine (2,8%). Le Sud du canton est stable avec 2% en Veveyse et Gruyère, et 1,8% en Glâne. La Broye affiche aussi 2%, avec une hausse de 0,1 point. Le canton reste dans la moyenne fédérale avec 2%.

Influence des cantons voisins 

Comment expliquer cette différence entre districts? Selon Charles de Reyff, chef du Service public de l'emploi (SPE), il existe plusieurs raisons. "Les habitants de ces deux districts ont accès à deux marchés de travail du fait de leur bilinguisme: le fribourgeois et le bernois". De plus, la situation est actuellement favorable dans le canton de Berne, avec un taux qui ne décolle pas plus haut que 1,3%. Les bureaux de la Confédération sont également très actifs. 

Mais les habitants du sud du canton n'ont-ils pas, eux aussi, accès au marché du travail vaudois? "Oui, mais c'est une influence négative, car le taux de chômage du canton de Vaud s'élève à 3,3%. La situation est beaucoup moins favorable sur la Riviera." En effet, il s'agit du deuxième taux le plus élevé en Suisse, derrière Genève (3,7%). La Broye subit, elle aussi, le mélange vaud-fribourg et la situation moyenne de Neuchâtel (2,6%).

Mentalité différente 

Selon Charles de Reyff, les personnes en situation de chômage ont plus tendance à s'installer dans les villes d'une certaine taille, pour garantir plus d'anonymat, ou avoir facilement accès aux prestations sociales. La Sarine est le district le plus touché par cette migration, avec la ville de Fribourg (env. 38'000 habitants) ou encore Villars-sur-Glâne (12'500).

Mais les districts alémaniques possèdent aussi des grandes agglomérations, avec Guin, Tavel ou Morat. Les germanophones ont, selon Charles de Reyff, une vision différente du chômage. 

RadioFr. - Marius Kamm
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