Le directeur du CO de La Tour-de-Trême a été licencié
La décision est tombée dans l'affaire entourant Frédéric Ducrest. Le canton de Fribourg ne fait aucun commentaire.
Le directeur du Cycle d'orientation de la Tour-de-Trême, Frédéric Ducrest, a annoncé aux enseignants de l'établissement avoir été licencié. Une information que nous a confirmé le Préfet de la Gruyère, Vincent Bosson. Le président de l'Association des communes de la Gruyère pour l'Ecole du Cycle d'orientation indique que "c'est très regrettable pour l'homme et l'école". Il précise qu'il n'a pas été sollicité dans cette décision. Il en prend acte.
Nous avons tenté de joindre Frédéric Ducrest, mais nos appels sont restés sans réponse pour le moment. De son côté, la Direction de la formation et des affaires culturelles ne fait aucun commentaire sur cette affaire. Sa porte-parole explique que cette dernière relève de la relation entre l'employeur et l'employé. Elle souligne qu'il en va de la protection de la personnalité.
Une affaire qui avait agité le parlement fribougeois
Le Service de l’enseignement obligatoire de langue française (SEnOF) avait lancé une procédure de licenciement cet automne à l'encontre de Frédéric Ducrest. Le directeur avait alors reçu un fort soutien du corps enseignant du CO gruérien.
L'affaire était ensuite remontée jusqu'au Grand Conseil fribourgeois. Des députés mettaient en cause le fonctionnement du SEnOF. Ils parlaient de potentiels cas d'abus d'autorité, mais aussi d'un climat autoritaire et toxique. Le Conseil d'Etat avait annoncé vouloir lancer un audit externe sur le fonctionnement du Service de l’enseignement obligatoire de langue française.
Soutien des enseignants
Le 17 janvier, les conseillers d'État Didier Castella et Sylvie Bonvin-Sansonnens annonçaient pourtant aux enseignants qu'aucune procédure de licenciement n'était entamée. La nouvelle a été un choc au sein du CO de la Tour-de-Trême.
"On ressent une rage mêlée à la peur face à un État qui manque de transparence vis-à-vis de ses employés", témoigne un enseignant, qui a préféré rester anonyme. "Frédéric Ducrest a eu le courage de faire remonter les questionnements des enseignants, et de questionner le cap que l’État de Fribourg impose à tous ses navires. Les décisionnaires des affaires qui concernent l’éducation ne jettent plus leur regard sur la réalité d’un terrain que leurs programmes politiques autocentrés rendent de plus en plus stérile. Pour un discours qui s’annonçait "sans langue de bois", selon les mots de Monsieur Didier Castella, nous avons étonnamment écopé de quelques échardes."