Le langage inclusif à la conquête de l'Uni de Fribourg

Cette pratique qui veut éviter toute discrimination sexiste ou genrée dans le langage inclusif fait son chemin dans le milieu académique.

Le langage inclusif est encouragé depuis plus de deux ans à l'Université de Fribourg. © RadioFr.

Le langage inclusif est promu depuis plus de deux ans à l'Université de Fribourg, tant au sein de l'administration que des corps enseignants et étudiants, sous l'impulsion du Service de l'égalité de l'institution.

"L'idée, c'est de prôner des valeurs d'égalité et de respect de chacune et chacun", explique Muriel Besson, responsable du service. "C'est aussi une manière de montrer que toute personne est bienvenue à l'université, avec ses particularités. C'est aussi donner l'image d'une institution qui évolue avec son temps, avec les mouvements de mobilisation féministe."

"Ce n'est pas une police du langage"

Le langage inclusif n'est pas imposé au sein de l'Université de Fribourg, mais bien encouragé par différents moyens, comme les canaux de communication de l'établissement, dont les sites internet ou encore les journaux. "On agit par l'exemple", souligne Muriel Besson. Une démarche qui passe aussi par l'accompagnement. Une séance a eu lieu avec les responsables de la communication au sein de l'université.

Mais il n'y a pas que dans le domaine de la communication de l'Université que le langage inclusif est promu: les cinq facultés ont répondu être favorables à la pratique - même au Département de français. Elles l'appliquent principalement à l'écrit.

L'encouragement passe parfois aussi par l'enseignement, par exemple en histoire contemporaine. "Ça commence déjà en première année, dans le cours de méthodologie, où on aborde la question de la pratique de l'écriture", raconte Stéphanie Roulin, lectrice en histoire contemporaine. "On essaie de sensibiliser les étudiants au fait que les mots ont une histoire, qu'ils sont chargés de sens et qu'ils contribuent à façonner les mentalités."

Qu'en pensent les étudiants?

Sur le campus, les avis sont partagés: "Pour moi ce n'est pas utile", explique cet étudiant en français. "L'Académie française a toujours dit que le masculin est une forme neutre. Ça va trop loin." Ça ne dérange par contre par cette étudiante en droit, "mais je n'y fais pas attention" dit-elle. 

"Pour moi, c'est vraiment important", insiste par contre une étudiante en psychologie clinique. "Plusieurs études ont montré qu'il y a vraiment un impact sur la manière dont les gens se projettent,  Si on veut une équité, il faut partir de la langue."

De son côté, l'Association Générale des Étudiant·e·s de l'Université de Fribourg a pris position. Elle a d'ailleurs créé une commission, nommée EquOpp, pour Equal Opportunities, qui milite notamment pour le langage inclusif. "En général, on reçoit un accueil assez favorable", s'exclame Améthyste Molin, membre d'EquOpp. "Avec le coronavirus, on continue à faire des choses online et ça marche bien. On est très contents que nos revendications trouvent écho dans la communauté universitaire."

Améthyste Molin reconnaît toutefois que tout le monde n'adhère pas à la cause. "On répond toujours de manière cordiale et on accepte tout à fait que tout le monde n'a pas le même avis que nous sur le sujet".

Ecouter l'enquête complète:

RadioFr. - Frédérique Antonin
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