Léo a gagné sa liberté avec MonToit
Le projet de la Fondation St-Louis se poursuit. 12 bénéficiaires logent dans les appartements protégés mis à disposition par l'institution.
Léo vit en Basse-Ville de Fribourg depuis juillet dernier. Et ça lui plaît, ce calme et ce petit côté moyenâgeux. Pourtant, c'est dans un tout autre style, celui des animés et des mangas que son appartement est décoré. Mais après tout il fait ce qu'il veut, il est chez lui. Léo est bénéficiaire du projet MonToit, mis en place par la Fondation St-Louis, spécialisée dans l'accompagnement socio-éducatif. Au total, l'institution met à disposition 12 appartements protégés pour des jeunes gens atteints de troubles psychiques mais capables de vivre hors d'un établissement hospitalier ou d'un foyer. Pour autant toutefois qu'une équipe les encadre.
9 mois après la mise en place du projet qu'elle chapeaute, Christine Torri-Gremaud nous a donné rendez-vous dans les locaux de MonToit. Pour dresser le bilan de cette expérience. Un bilan positif, puisque sur l'ensemble des jeunes concernés, seuls 2 ont finalement quitté définitivement leur logement. Rompre ce genre de collaboration est très difficile pour Christine Torri Gremaud. "C'est vraiment la dernière chose qu'on a envie de faire !" martèle la responsable. C'est l'ultime recours quand le jeune ne respecte pas le voisinage et les contraintes d'un locatif, malgré les mises à pied ou les changement de locaux.
Une adaptation difficile
Évidemment, quand on a connu la vie en foyer et en communauté, se retrouver seul à 18 ans dans un appartement, ce n'est pas évident. L'éducatrice en est consciente. "Je n'arrive pas à me dire que c'est vraiment chez moi" admet Léo, même si aujourd'hui il se sent plus serein. Le quotidien reste tout de même compliqué, en raison de son état de santé et de la nécessité d'entretenir son logement. "Mais cuisiner, ça je sais faire", rigole-t-il.
Mais pour l'épauler, il peut compter sur l'équipe de MonToit, dont Fanny Lajous. Chaque jour, l'éducatrice rencontre deux ou trois jeunes à domicile ou en extérieur, pour créer un lien de confiance avec eux. Elle gère aussi le réseau autour du bénéficiaire: médecin, psychiatre, etc. Et puis elle coordonne aussi les visites du service d'intendance.
J'ai gagné ma liberté !
Au vu du succès du projet et de la demande aussi, Christine Torri Gremaud aimerait le développer encore. Avec au total 20 logements encadrés d'ici à 2030. Une ambition mesurée "Mais il faut le personnel qui va avec" souligne la responsable qui au passage salue le parcours de combattant de Léo.
Léo à qui on prédisait un avenir en foyer fermé au moins jusqu'à ses 30 ans. Mais qui a refusé cette option, suggérant aux autorités concernées la solution d'un appartement protégé pour personne socialement et mentalement en difficulté. Le projet MonToit répondait à ces critères. "Je me sens mieux, conclus Léo, j'entretiens de meilleurs contacts avec les gens, j'ai gagné ma liberté !"