Les Brics, une "force stabilisatrice" pour la paix

Le groupe de neuf pays peut être "une force stabilisatrice pour la paix", a affirmé Xi Jinping ce jeudi lors du sommet des Brics.

Vladimir Poutine trinque avec les présidents chinois Xi Jinping (à gauche) et égyptien Abdel Fattah el-Sissi (à droite) lors du sommet des Brics. © KEYSTONE/AP/Alexey Nikolskiy

Le président russe Vladimir Poutine a prévenu jeudi qu'il était "illusoire" d'imaginer une défaite russe sur le champ de bataille, lors du sommet des Brics à Kazan. Les Occidentaux "ne cachent pas leur objectif d'infliger une défaite stratégique à notre pays". "Des calculs illusoires que seuls peuvent faire ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la Russie et ne tiennent pas compte de son unité forgée pendant des siècles", a-t-il dit au moent où ses troupes continuent de progresser face à l'armée ukrainienne.

A l'unisson des dirigeants des Brics, Vladimir Poutine a également prévenu que "l'ensemble du Moyen-Orient (était) au bord d'une guerre totale". Son homologue chinois Xi Jinping a appelé au cessez-le-feu à Gaza, à la mise en place de la solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien et à l'arrêt de la "propagation de la guerre au Liban", où Israël affronte le Hezbollah pro-iranien.

"Force stabilisatrice"

Groupe de neuf pays dits du "Sud Global" pesant pour près de la moitié de la population mondiale et près du tiers du PIB de la planète, les Brics peuvent être "une force stabilisatrice pour la paix", a affirmé Xi Jinping, dont le pays est le principal soutien de la Russie face aux pays occidentaux.

Le Moyen-Orient et surtout l'Ukraine seront au menu de l'entretien prévu dans la soirée, après la clôture du sommet, entre M. Poutine et Antonio Guterres, leur premier depuis avril 2022. A l'époque, deux mois après le déclenchement de l'assaut sur l'Ukraine par les troupes de Moscou, le président russe avait affirmé à Antonio Guterres croire en une issue "positive" de pourparlers.

Depuis, Moscou et Kiev ont cessé toute négociation officielle et leurs positions semblent en l'état irréconciliables. La perspective de négociations reste très hypothétique au moment où le Kremlin se félicite d'une "dynamique positive" sur le front pour ses troupes.

Paix et stabilité

A Kazan, "le secrétaire général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d'une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations unies et le droit international", a souligné l'un de ses porte-parole. Antonio Guterres a régulièrement souligné que l'annexion de territoires n'avait "pas de place dans le monde moderne".

Alors que Xi Jinping a dit jeudi que les Brics devaient devenir une "force stabilisatrice pour la paix", des offres de médiation de pays partenaires ont été accueillies "favorablement par le président russe" à Kazan, a affirmé mercredi son porte-parole Dmitri Peskov.

Dès son arrivée mardi, le Premier ministre indien Modi, assurant être en contact avec les deux parties, avait exprimé son soutien à tous "les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité". La Chine comme l'Inde n'ont jamais condamné - ni davantage reconnu - l'annexion de territoires ukrainiens par la Russie.

"Mauvais choix"

Le président brésilien Lula, autre pilier des Brics, s'est lui attiré de vives critiques en Ukraine et en Occident pour avoir affirmé que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s'il a condamné l'assaut russe de février 2022.

Les appels à la paix et à l'ouverture de pourparlers en Ukraine lancés à Kazan ne sont pas de nature à répondre aux attentes de l'Union européenne, qui exhorte les chefs d'Etat et de gouvernement des Brics à inciter Vladimir Poutine à "mettre immédiatement un terme à la guerre qu'il mène contre le peuple ukrainien".

En se rendant à Kazan, M. Guterres a fait un "mauvais choix" qui "ne fait qu'endommager la réputation de l'ONU", a déploré Kiev.

Echec de l'isolement

Avec cette réunion des Brics, M. Poutine entend démontrer l'échec de la politique occidentale de sanctions et d'isolement de son pays, notamment auprès des pays appartenant à ce qui est souvent décrit comme le "Sud global", et afficher sa volonté de mettre à bas l'"hégémonie" supposée de l'Occident dans les relations diplomatiques mondiales et favoriser à la place l'avènement d'"un monde multipolaire".

Il a eu des rencontres bilatérales avec des représentants de bêtes noires de l'Occident, l'Iranien Massoud Pezeshkian ou encore le Vénézuélien Nicolas Maduro.

ATS
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