Les catholiques fribourgeois pleurent la disparition du pape

Le décès du pape François plonge les fidèles fribourgeois dans le deuil en ce lundi de Pâques. Reportage au couvent Saint-Hyacinthe et à la Cathédrale de Fribourg.

Les catholiques fribourgeois sont en deuil en ce lundi de Pâques. © KEYSTONE

En ce lundi de Pâques, alors que les fidèles se réunissaient dans les églises de Fribourg pour célébrer la résurrection du Christ, une nouvelle est venue bouleverser l’ambiance: le décès du pape François.

Dans le silence recueilli du couvent Saint-Hyacinthe aux alentours de midi ou sous les voûtes de la cathédrale Saint-Nicolas en fin de journée, plusieurs fidèles fribourgeois ont confié leur tristesse, mais aussi leur admiration pour un homme perçu comme proche, simple et profondément humain.

Une émotion partagée

Qu’il s’agisse de Robert, juriste retraité, ou d’Astrid, infirmière, tous décrivent un choc mêlé d’émotion. "J’ai appris ce matin le décès de notre cher pape, et effectivement, il était tout présent pendant la messe", confie Robert, présent au couvent Saint-Hyacinthe.

"Ça m’a beaucoup touché", ajoute Alexandre, habitant de Fribourg, qui s’est rendu à la cathédrale après avoir appris la nouvelle.

Astrid, elle aussi surprise, souligne : "J’étais émue, mais aussi très heureuse pour lui, parce qu’il était très souffrant." Elle note l'héroïsme du souverain pontife qui est venu donner sa bénédiction sur le balcon papal la veille de son décès.

Anita Chobaz, retraitée, partage une douleur sincère : "J’ai pris ça avec beaucoup de tristesse. Ça m’a vraiment touchée."

Un pape proche des plus fragiles

Au-delà de l’émotion, les fidèles fribourgeois saluent unanimement l’engagement social du pape François. Tous évoquent son attention envers les plus vulnérables : migrants, pauvres, exclus, marginalisés.

Ce que j’aimais chez lui, c’était son souci des plus pauvres, des plus démunis", insiste Anita.

Astrid se remémore un geste fort : Sa première visite hors de Rome a été dans le sud de l’Italie, en soutien aux migrants. Elle poursuit : "Il a insufflé un esprit de soutien aux plus pauvres, aux émigrés, aux personnes seules, aux homosexuels, à ceux qui sont hors de la norme."

Un message d’espérance

Pour Jean-Paul Chobaz, époux d’Anita, la mort du pape un lundi de Pâques n’est pas anodine. "Il a toujours été le pape de l’espérance, et maintenant il nous montre que c’est bon. Il a été jusqu’à la résurrection du Christ. Son chemin est terminé, il nous laisse dans cette foi."

Malgré sa peine, Robert a perçu, ce matin au couvent Saint-Hyacinthe, un esprit qui allait au-delà du deuil. Pour lui, c’est un souffle d’espérance qui animait la célébration: "Que cet esprit continue de rassembler dans la miséricorde, non seulement les fidèles, mais aussi les pauvres, les victimes de haine, de guerre, de violences, d’injustices."

Un vide ressenti

Mais pour certains, comme Alexandre, cette disparition laisse aussi un vide qui n'a pas été comblé à Fribourg en ce lundi de Pâques: "Je vois qu’il n’y a rien qui se passe… Je trouve qu’on pourrait au moins dire aux gens de venir. C’est quand même le chef de notre Église ! C’est vraiment très étonnant" dit-il les larmes aux yeux.

À travers ces voix fribourgeoises sincères, profondément touchées, se dessine l’héritage d’un pape qui a su parler à ses fidèles. À Fribourg comme ailleurs, ils expriment à la fois leur tristesse, leur gratitude, et surtout, leur espoir que l’Église continue sur ce chemin d’écoute, d’humilité et de miséricorde.

Frapp - Yann Roulin
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