Les infirmiers et infirmières lancent une motion populaire
La section fribourgeoise de l'association suisse des infirmiers (ASI) veut obtenir les mesures promises par l'initiative de 2021.
Début septembre et après trois ans d'attente, le Conseil d'État a dévoilé ses premières mesures pour mettre en œuvre l'initiative de 2021 "pour des soins infirmiers forts". Parmi celles-ci, des bourses pour les étudiants et une équipe mobile pour pallier l'absentéisme.
Mais pour la section fribourgeoise de l'ASI, ces propositions sont largement insuffisantes. "Le Conseil d'État n'est pas à la hauteur des enjeux", s'indigne l'association, qualifiant ces propositions de simples "mesurettes".
Rachel Bourguet, présidente de la section fribourgeoise de l'ASI, souligne l’indignation de la profession. "Bien sûr que les infirmiers, moi et mes collègues, ont été outrés. Ils se sont sentis quasi humiliés. Ces mesures ne répondent pas à ce que la population a demandé en acceptant l'initiative de 2021."
Reaction de l'ASI
Face à ce constat, l'ASI section Fribourg a décidé de passer à l'action en lançant une motion populaire. Cette initiative propose des mesures concrètes, notamment l'équité salariale avec les autres professions détentrices d'un Bachelor (comme les enseignants de primaire), une dotation en personnel adaptée aux besoins des patients et la création d'une équipe de remplacement. L'ASI demande également de meilleures conditions pour concilier vie familiale et professionnelle, ainsi que des indemnités pour les remplacements de dernière minute et le travail de nuit.
Pour Emilie Risse, membre du comité de l'ASI Fribourg, ces questions sont cruciales. "Les remplacements de dernière minute sont courants dans les soins et ne sont pas valorisés. On a juste le droit à un 'merci'. Des indemnités seraient une véritable plus-value", affirme-t-elle. Elle ajoute que la reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit est aussi primordiale, une revendication clé pour réduire les départs précoces dans la profession.
Des demandes sans réponse
Avec cette motion, l'ASI souhaite se faire entendre par le gouvernement. "On a essayé différentes approches: avec bienveillance, des demandes de collaboration, des mails. Nos demandes restent souvent sans réponse ou en stand-by", déplore Rachel Bourguet.
L'association espère maintenant un soutien populaire, et avec l'appui du Grand Conseil, elle ambitionne de faire réagir le gouvernement cantonal. La faîtière se donne jusqu'à début octobre pour récolter les 300 signatures nécessaires à la validation de la motion populaire.