Les jeunes fribourgeois appellent de plus en plus à l'aide
Les demandes de consultation en pédopsychiatrie ont explosé en 2021 dans le canton. La psychologue Florence Guenot fait le point.
Dans le canton de Fribourg, la santé mentale des adolescents s'est aussi détériorée. L'an dernier, les demandes de consultation en pédopsychiatrie ont plus que doublé par rapport à 2020 au sein du Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) pour atteindre environ la barre des 2000.
Climat d'insécurité
La pandémie a accentué un problème déjà existant depuis plusieurs années. "Avant le Covid, il y avait beaucoup de signaux de détresse chez les ados et jeunes adultes. Je pense notamment à la crise climatique qui pose beaucoup de questionnements pour l'avenir. Il y a aussi la surutilisation des réseaux sociaux où on lit beaucoup d'informations alarmistes, pas toujours vérifiées, ce qui renforce un climat d'insécurité", note Florence Guenot, responsable du service de psychologie du RFSM.
Le constat est donc inquiétant, mais montre peut-être que parler de suicide n'est plus aussi tabou, selon la psychologue. "C'était vraiment une fausse croyance de dire que quand on parle de suicide ça va déclencher des idées suicidaires. Au contraire, une ouverture de la parole permet de dédramatiser un thème sur lequel il y a encore trop souvent une chape de plomb." A ce propos, la spécialiste fribourgeoise salue la prestation du chanteur belge Stromae qui avait ouvertement évoqué ses pensées suicidaires sur le plateau de TF1.
Néanmoins, face au phénomène, les appels de plusieurs experts se multiplient pour mettre sur pied un registre national des tentatives de suicide. L'objectif serait de comprendre pourquoi de plus en plus de jeunes sont sujets à des crises psychiques. Florence Guenot se joint à cet appel. "Nous avons des chiffres sur les suicides, mais les compléter avec les tentatives permettrait d'avoir une vision plus claire de cette problématique pour alerter le monde politique."