Les populations d'oiseaux battent de l'aile

La Cop15, la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, aura lieu début décembre au Canada. Reportage dans les airs.

La chute de certaines populations d'oiseaux touche la terre entière. Le manque de milieux pour nicher en est la cause principale. © La Télé
En voyant les milans royaux voler dans le ciel gruérien, on peut penser que tout plane pour les oiseaux dans le canton. Bien que la population du rapace soit en augmentation, ce n'est pas le cas de tous ses congénères. En Suisse, selon les derniers chiffres, 40% des oiseaux nicheurs sont menacés.
"C'est aussi un phénomène qu'on observe très bien chez nous, pas que dans la forêt amazonienne", commence Jérôme Gremaud, ornithologue. "Ces trente dernières années, certaines espèces se sont effondrées, en particulier dans les zones agricoles."
Parmi elles, l'alouette des champs – celle de la comptine pour enfants! Mais si, celle qui se fait plumer – a fortement diminué dans certaines régions du Canton. Le tarier des prés, quant à lui, a totalement disparu du Plateau suisse et ne se trouve plus qu’en altitude.

Habitat et natalité

"La principale raison à ce phénomène, en Suisse, est la disparition des habitats", précise Jérôme Gremaud. "On n'a pas affaire à une crise de la mortalité chez les oiseaux, on ne trouve pas des centaines d'oiseaux morts par terre chaque jour. C'est ce qui explique que les gens ne remarquent pas cette chute dramatique. C'est plutôt une crise de la natalité, certains oiseaux ne trouvent plus d'endroit pour nicher, donc leur population diminue grandement."
Et ce n’est pas seulement l’habitat qui manque. Le déclin de la biodiversité se fait sentir aussi du côté des insectes: qui dit moins d’insectes, dit moins de nourriture pour certaines espèces d’oiseaux. Pour ralentir ce déclin, des mesures sur le terrain doivent être prises. La Grande Cariçaie, qui englobe la rive sud du lac de Neuchâtel, est précurseure en la matière.
"Les milieux sont entretenus pour qu'il y ait toujours la même surface à disposition pour nos espèces", explique Christophe Sahli, ornithologue à la Grande Cariçaie. En évitant ces pertes de milieux propices à l'épanouissement des volatiles, il est plus aisé d'en maintenir les populations. Relevons encore que le nombre de zones humides, par exemple, a été réduit de 90% ces 150 dernières années en Suisse. Et c’est le type d’endroit où arrive chaque été la rousserolle verderolle, élu oiseau de l’année 2023.
La Télé - Stefano Gualano / Adaptation Web: Rémi Alt
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