"L'Eurovision c'est chez nous: on doit pas se rater"
Le concours Eurovision revient enfin en Suisse après 36 ans d'attente. Jean-Marc Richard, le commentateur phare de l'Eurovision, évoque ce grand rendez-vous.
L'Eurovision revient enfin en Suisse après une longue attente depuis 1989. La pression à quelques jours de cet événement est énorme. Jean-Marc Richard, voix emblématique de l'Eurovision depuis 34 ans ne cache pas son attente. "Il y a beaucoup plus de pression que pour les autres Eurovisions, évidemment, parce que c'est chez nous. On doit pas se rater." Comme chaque année, des centaines de millions de téléspectateurs suivront le concours. "Ça reste quand même le show le plus regardé au monde dans le domaine du divertissement."
Alors qu'il commentera le spectacle pour la dernière fois, le Vaudois n'a pas toujours connu cet engouement. "Il y a encore 10 ans, je prenais mon téléphone pour appeler les journalistes. Et j'entendais toujours la même réponse: Ah non, ce truc nul, rien qu'à arrêter, ça n'a aucun intérêt." Selon l'animateur de la RTS, la victoire de la drag-queen Conchita Wurst en 2014 a relancé la machine. "On est dans une époque où l'Eurovision change beaucoup. Les réseaux sociaux sont très présents et permettent de relayer l'événement."
Tout se jouera sur scène
37 chansons sont en lice, dès le 13 mai pour la première demi-finale. Que pense l'expert de cette cuvée 2025? "À la première écoute, je trouve que c'est un peu moins bon que l'année précédente. Mais lorsqu'on écoute une deuxième voire une troisième fois, ce qui sera le cas du public de l'Eurovision, quelque chose se passe." Jean-Marc Richard rappelle la diversité musicale caractéristique du concours: du rock sombre, aux balades mélancoliques, en passant par des chansons-gag. "On ne voit pas ça ailleurs."
Bien sûr, le commentateur se réjouit tout particulièrement de la prestation de la candidate suisse, la Fribourgeoise Zoë Më avec son titre "Voyage". "Cette chanson a une identité particulière, c'est vraiment une chanson qui correspond à celle qui l'interprète et qui l'a écrite." Une artiste bilingue, "qui fait le pont de Rösti", détourne-t-il.
Malgré tous les éloges, Jean-Marc Richard reconnaît la prise de risque artistique: "Cette chanson est aussi risquée que celle de Nemo l'année dernière, par son identité. On peut faire une balade, mais avec une identité particulière, sans tomber dans les balades pop classiques."
Interrogé sur ses pronostics, Jean-Marc Richard met en garde: "Les paris, en général, ils se trompent. L'année passée, tout le monde donnait la Croatie largement gagnante, et puis c'est Nemo qui a gagné." Selon lui, seule la prestation en live le soir même pourra déterminer les réelles chances de Zoë Më: "C'est une émission TV. C'est quand les artistes monteront sur scène à Bâle qu'on pourra vraiment dire qui a une chance de gagner."
Le lancement de l'Eurovision aura lieu ce dimanche à 14h sur la Marktplatz de Bâle, devant l’Hôtel de Ville. Les 37 délégations rejoindront ensuite le centre des expositions à bord de trams historiques, escortées par les traditionnels fifres et tambours bâlois. Les deux demi-finales auront ensuite lieu les 13 et 15 mai. La grande finale se déroulera le samedi 17 mai.