En crise financière, Fri-Son craint pour son avenir
La salle de concert à Fribourg se retrouve dans une situation de surendettement. Le comité tire la sonnette d'alarme.
Fri-Son a enregistré un déficit important - de presque 61'000 francs en 2023 - pour la deuxième année consécutive. Les dettes se montent à 30'000 francs: une situation qui entraîne des problèmes de liquidités, jusqu'à menacer l'existence du lieu, alertent mercredi les responsables dans un communiqué de presse.
Cette crise financière s'explique notamment par une augmentation de 125% des coûts énergétiques et une baisse des recettes de bar due à une fréquentation plus faible. L'évolution du secteur et la concurrence ont en outre placé Fri-Son devant des défis considérables. "Il est devenu très difficile d’attirer les groupes d’une certaine envergure à Fribourg comme autrefois", peut-on lire. Ce constat s'applique également à de nombreuses autres salles de concert et de spectacle en Suisse. "Fri-Son n'est pas un cas isolé".
Les mesures n'ont pas porté leurs fruits
L'année dernière déjà, le club a pris des mesures pour retrouver une situation financière plus saine. Les prix de boissons et de certains billets ont été augmentés. Mais ça a également eu pour conséquence que les manifestations sont devenues moins accessibles, comme le précise le communiqué.
Avec des actions communautaires, où il était possible de payer plus d'argent à l'achat d'un billet en tant que contribution de soutien, l'équipe de Fri-Son a essayé de générer plus de recettes, mais celles-ci n'ont pas permis d'éponger les dettes. Ces dernières années, le nombre d'événements a été revu à la baisse, en passant de 150 à 100, relève Laura Gavillet, présidente du comité.
Moins d'artistes émergents
Pour l'année en cours, les responsables prévoient de prendre des mesures supplémentaires, d'abord dans le domaine de la programmation, comme "limiter la mise en avant d’artistes suisses et de groupes émergents." Une décision en faveur de la rentabilité, mais qui va à contre-sens des valeurs fondamentales de la structure à but non lucratif. Des rencontres avec les subventionneurs, les autorités de la ville et du canton ont déjà eu lieu.
