L'Unifr n'envisage pas une hausse des taxes pour le moment
Victime des coupes budgétaires de l'Etat, l'Université de Fribourg devra décider où tailler. Réaction de la rectrice, Katharina Fromm.
Moins de moyens, mais pas moins d’ambition. L’Université de Fribourg se voit contrainte d’ajuster sa trajectoire financière pour les années à venir. Le plan d’assainissement du canton - sa source principale de financement - prévoit une réduction progressive du soutien alloué à l’institution: 500'000 francs de moins en 2026, puis 1 million en moins en 2027 et 2028, soit 2,5 millions de francs au total.
À cela pourrait s’ajouter une baisse des contributions fédérales, encore incertaine. Pour Katharina Fromm, rectrice de l’université, ces annonces posent un défi de taille. "C’est très difficile de planifier quelque chose si on a toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête", confie-t-elle.
Néanmoins, l’institution ne baisse pas les bras et prépare une nouvelle planification pluriannuelle. Chaque faculté a été sollicitée pour proposer des pistes d’économie. Une gestion rigoureuse s’impose, mais elle ne sera pas suffisante: l’Université envisage d’autres sources de financement.
Ouverture aux fonds privés
L'Unifr pourrait s’ouvrir davantage au monde économique. "Les partenariats privés sont intéressants pour renforcer certains points forts que nous avons déjà", explique Katharina Fromm. L’idée: séduire des entreprises prêtes à investir dans des domaines stratégiques ou dans des infrastructures, comme les bâtiments.
Cette approche a déjà suscité des débats sur l’indépendance académique. Par exemple, le partenariat avec l'entreprise Holcim avait fait réagir jusque dans les sphères politiques.
Malgré les restrictions budgétaires, les taxes universitaires ne seront pas augmentées à la rentrée prochaine, une décision confirmée par la rectrice. Une décision qui pourrait être remise en question si la Confédération réduit à son tour sa contribution.
L'Unifr emploie environ 2500 personnes pour un total d'environ 10'000 étudiants. Son budget 2024 s'élevait à environ 250 millions de francs. Le Canton de Fribourg (via la charge nette) est de loin le principal contributeur au budget, avec près de la moitié du budget. La Confédération finance environ 19% du budget.
Des sacrifices dans d’autres secteurs éducatifs
Si les étudiants de l’Université échappent à une hausse de frais, ce n’est pas le cas de tous les jeunes Fribourgeois. Le gouvernement cantonal propose d’augmenter les frais d’écolage des collèges, passant de 375 à 400 francs par an. En parallèle, il envisage de supprimer les primes d’encouragement destinées aux élèves de l’École des métiers et de l’Eikon, générant une économie estimée à 260'000 francs sur trois ans.
