L'unique album du Wu-Tang Clan vendu
L'unique exemplaire d'un mystérieux album des rappeurs new-yorkais du Wu-Tang Clan, "Once upon a time in Shaolin", a été vendu mardi aux enchères pour solder la condamnation de Martin Shkreli, entrepreneur pharmaceutique honni. Il l'avait payé 2 millions de dollars.
Ni le prix ni l'identité de l'acheteur n'ont été communiqués, mais avec cette vente, le règlement des saisies" relatives à la condamnation de M. Shkreli "est maintenant terminé", a annoncé l'une des procureures fédérales de Brooklyn.
L'unique copie de ce double album de 31 titres aurait été enregistrée entre la fin des années 2000 et le début des années 2010 par la bande du Wu-Tang Clan. Ces légendes du hip-hop sont connues pour leurs textes sur la dureté des quartiers pauvres et leurs "samples" inspirés de films d'arts martiaux.
Vendu comme une oeuvre d'art unique en 2015, le coffret argenté, contenant l'album et un livret manuscrit, avait été adjugé pour 2 millions de dollars. L'acheteur s'était avéré être Martin Shkreli, alors jeune gérant d'un fonds d'investissement spécialisé dans l'industrie pharmaceutique.
Pas commercialisable avant 2103
Arrêté à la fin 2015 pour des fraudes boursières, Martin Shkreli s'était surtout fait connaître pour avoir multiplié par 55 le prix d'un médicament destiné aux séropositifs, ce qui lui avait valu le surnom d'"homme le plus détesté d'Amérique", incarnant le cynisme supposé de l'industrie pharmaceutique.
Peu après avoir été reconnu coupable devant le tribunal fédéral de Brooklyn en août 2017 de fraude sur titres et manipulation d'actions, il avait cherché à mettre l'album en vente sur Internet, tout en menaçant de le détruire. L'album avait finalement été saisi par la justice américaine.
Le tribunal lui avait infligé sept ans de prison et l'obligation de rembourser 7,36 millions de dollars, via notamment des saisies de ses biens, en mars 2018.
Selon les clauses de la vente initiale, l'album ne peut être commercialisé avant 88 ans, soit l'an 2103. Mais son changement de mains devrait relancer l'espoir des fans du Wu-Tang Clan de pouvoir en profiter un jour lors d'une séance d'écoute. Une promesse jamais tenue par Martin Shkreli, qui en avait juste diffusé des extraits pour célébrer la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2016.