Campagne nationale contre le harcèlement sexuel en ligne

Des clips chocs pour sensibiliser les jeunes au harcèlement sexuel en ligne seront diffusés sur les réseaux sociaux et dans les gares.

Il faut en moyenne trois minutes avant qu'un mineur ne subisse des avances sexuelles sur les forums de jeux et de discussions (image prétexte). © KEYSTONE/DPA/KARL-JOSEF HILDENBRAND

L'organisation Protection de l'enfance Suisse lance ce lundi une campagne contre les délits sexuels commis sur des enfants et adolescents via Internet. Un jeune sur deux déclare avoir déjà été harcelé sexuellement en ligne, assure-t-elle.

Le harcèlement en ligne sur les enfants se produit dans un laps de temps très court. Des avances sexuelles peuvent être lues sur des forums de discussion ou de jeu au bout de trois minutes en moyenne, indique l'organisation dans un communiqué.

Pas moins de 85% des victimes de cyberharcèlement sexuel ont moins de 20 ans, selon les dernières statistiques de la police criminelle. Ces chiffres montrent à quel point une prévention est nécessaire, écrit l'organisation.

Délit de sextorsion

Le nombre de signalements de violences sexuelles en ligne a été multiplié par 8 entre 2022 et 2024 sur la plateforme de signalements (click and stop) de la Protection de l'enfance. Et la moitié de ces cas concernaient le phénomène de sextorsion.

C'est une méthode de chantage où l'on menace de publier des photos de vous nu ou en plein acte sexuel, pour obtenir de l'argent ou des photos pédopornographiques. La plupart des habitants pensent ne pas être exposés, mais tout le monde peut être touché, alerte la Protection de l'enfance Suisse.

Même ceux qui n'ont jamais envoyé de photos dénudées, parce que les pédocriminels savent se servir de l'intelligence artificielle. Ils utilisent des outils qui arrivent à générer des photos d'une ado nue, à partir d'une ou deux photos de son visage de face. Le résultat est réaliste, le trucage presque impossible à déceler.

En parler

La Fondation pour la protection de l'enfance veut donc sensibiliser : si ça arrive, il faut en parler, aux parents, aux proches, à la police. Parce que pour le moment, les victimes ont souvent tellement honte qu'elles ne disent rien, cèdent au chantage, et le cercle vicieux continue.

La Fondation veut aussi prévenir, en amont : faites attention aux photos que vous postez sur les réseaux sociaux, mettez votre profil en mode privé, contrôlez vos amis virtuels.

La campagne de prévention, à laquelle la plateforme Jeunes et médias de l'Office fédéral des assurances sociales participe, est prévue sur trois ans. L'accent sera mis en 2024 sur la lutte contre la sextorsion, soit du chantage exercé à l'aide de photos et vidéos intimes. Des clips chocs pour sensibiliser les enfants et adolescents au harcèlement sexuel en ligne seront diffusés dès ce lundi sur les réseaux sociaux et dans les gares.

ATS - Mattia Pillonel
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