Mort des abeilles: l'UE veut avancer

"Tout est sur la table, avancez". C'est le message que la Commission européenne a fait passer mercredi aux eurodéputés et aux États membres, en réponse à la pétition européenne "Sauvons les abeilles et les agriculteurs!", qui a récolté plus d'un million de signatures.

Dans l'UE, une espèce d'abeilles, de papillons et de syrphes sur trois est en déclin, alors que 80% des espèces cultivées ou des espèces de fleurs sauvages dépendent de la pollinisation animale. La moitié des terres agricoles sont menacées d'un déficit de pollinisation. © KEYSTONE/DPA/KATRIN REQUADT

Cette "initiative citoyenne européenne" (ICE) réclamait à la Commission la suppression progressive des pesticides de synthèse d'ici à 2035, la restauration de la biodiversité dans les paysages agricoles et un soutien aux agriculteurs dans leur transition vers une agriculture durable.

"Plutôt que de proposer de nouveaux actes législatifs, il est prioritaire de veiller à ce que les propositions en cours de négociation par les colégislateurs soient adoptées puis mises en application en temps utile, parallèlement à une mise en œuvre effective de la Politique agricole commune (PAC)", a répondu la Commission.

Elle évoque sa proposition de règlement visant à réduire de 50% l'utilisation des pesticides chimiques, et les risques qui y sont associés, mais aussi sa proposition de loi sur la restauration de la nature, ses stratégies "De la ferme à la table" et "Biodiversité", l'initiative européenne révisée sur les pollinisateurs, le "nouveau pacte en faveur des pollinisateurs", ainsi que la nouvelle PAC.

"Prises dans leur ensemble, les propositions et initiatives de la Commission constituent une réponse globale aux demandes formulées dans le cadre de l'ICE", assure l'exécutif.

Une espèce sur trois en déclin

Dans l'UE, une espèce d'abeilles, de papillons et de syrphes sur trois est en déclin, alors que 80% des espèces cultivées ou des espèces de fleurs sauvages dépendent de la pollinisation animale. La moitié des terres agricoles sont menacées d'un déficit de pollinisation. Dès lors, "la menace qui pèse sur l'existence des pollinisateurs constitue une menace pour la sécurité alimentaire et la vie sur la planète", souligne la Commission.

"C'est loin d'être terminé", ont réagi dans un communiqué commun les ONG organisatrices de l'initiative pour les abeilles (PAN-Europe, Global2000, Slow Food...), appelant "à plus d'ambition du Parlement européen et des États".

"Sans biodiversité, pas d'agriculture. La Commission en est consciente et a présenté des propositions législatives majeures (...) Ses propositions méritent davantage d'ambition: au lieu de cela, une partie des eurodéputés et de nombreux États préfèrent écouter le lobby des producteurs de pesticides et retarder le processus de décision", ont-elles déploré.

"Nous suivrons de près la suite. L'initiative citoyenne est davantage que de simples signatures, c'est une implication active dans le processus", a insisté Martin Dermine, du réseau d'ONG PAN-Europe.

ATS
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