Des traces de Covid long dans le sang

Des chercheurs zurichois ont identifié une spécificité dans les protéines sanguines des personnes atteintes de Covid long. Un espoir pour les patients.

Les chercheurs de l'université et de l'hôpital de Zurich ont analysé plus de 6500 protéines dans le sérum sanguin de 113 personnes infectées par le Covid-19 et de 39 personnes en bonne santé, indique l'étude publiée jeudi dans la revue "Science". © KEYSTONE/DPA/MARCUS BRANDT

Les chercheurs de l'université et de l'hôpital de Zurich ont analysé plus de 6500 protéines dans le sérum sanguin de 113 personnes infectées par le Covid-19 et de 39 personnes en bonne santé, indique l'étude publiée jeudi dans la revue "Science". Chez les personnes infectées, dont 40 ont développé un Covid long, ils ont réexaminé le schéma sanguin après 6 et 12 mois.

Dans le sérum des personnes atteintes de Covid long, ils ont constaté une modification des protéines liées au système dit "du complément", qui fait partie du système immunitaire. Ce système, qui lutte contre les infections, ne revient pas comme il le devrait à l'état de repos après l'infection chez les cas de Covid long, a expliqué Onur Boyman, responsable de l'étude, à Keystone-ATS. Il provoque ainsi des dommages cellulaires.

Cette découverte devrait permettre aux chercheurs de faciliter la pose d'un diagnostic. Essentiel pour Dorothée, une Fribourgeoise de 44 ans, atteinte du covid long : "Ce diagnostic est très important pour avoir une reconnaissance officielle, au niveau personnel, auprès des assurances sociales, et des médecins. Jusqu'ici, il n'y avait pas de diagnostic officiel. Les symptômes sont très différents d'une personne à l'autre, c'est ce qui posait problème. Avec cet outil concret, on ne pourra plus nous dire que c'est psychosomatique!"

Dorothée est atteinte du covid long depuis le mois d'avril 2020. Grosse fatigue, problèmes de concentration, manque d'énergie... Elle a dû réduire son taux de travail depuis, parfois s'arrêter complètement, et restreindre ses loisirs. Alors cette nouvelle lui donne de l'espoir: "Cela montre que les recherches avancent, qu'on n'est pas oublié! Cet outil permettra aussi de comprendre les mécanismes de la maladie, ce qui ouvrira la voie à un traitement. C'est très important aussi.

ATS
...